À L’AFFICHE
et les passe-temps d’Eric Neuhoff
Il aura endossé cinq pseudonymes lors de sa carrière, mais l’Histoire le retiendra sous le nom d’Hokusai. Véritable légende de l’art japonais, son estampe Sous la vague au large de Kanagawa, où une gigantesque lame de fond semble engloutir le mont Fuji, s’est imposée comme l’oriflamme de la culture nippone dans le monde entier. Une oeuvre créée dans le sillage d’un mouvement, celui de l’ukiyo-e (littéralement, « les images d’un monde flottant »), porté par d’autres noms, tout aussi immortels que celui d’Hokusai : Hiroshige, Utamaro, Harunobu, Sharaku et tant d’autres.
C’est au coeur de la tumultueuse ère Edo, au XVIIIe siècle, sous le shogunat des Tokugawa, que naît ce courant artistique qui illustrera la société sous toutes ses facettes. Grâce à un ingénieux système de gravure sur bois, guerriers légendaires, scènes érotiques, représentations théâtrales, vie quotidienne et paysages sont couchés sur papier dans le plus délicieux raffinement et avec une sophistication devant laquelle pâlissent encore la plupart de nos créations contemporaines. Dans cette exposition hébergée par l’Hôtel de Caumont-Centre d’art d’Aix-en-Provence *, divers objets de collection se mêlent aux estampes du collectionneur nippophile Georges Leskowicz, et retracent une chronologie allant du XVIIe au XIXe avec 150 pièces mises à disposition du public. Une occasion unique de se replonger dans cet univers passionnant ; dans cette fascinante période durant laquelle, au terme de huit cents ans passés sous le règne d’une caste guerrière, le Japon allait ouvrir ses frontières et bouleverser le reste du monde par son patrimoine et sa culture d’une insondable richesse.
« Les Grands Maîtres du Japon », collection Georges Leskowicz,
Hôtel de Caumont-Centre d’art, Aix-en-Provence, jusqu’au 22 mars 2020.