Le Figaro Magazine

LITTÉRATUR­E

et le livre de Frédéric Beigbeder

- Laurence Caracalla

On attendait pour elle le prix Nobel, elle hérite pour la deuxième fois du prestigieu­x Booker Prize. Margaret Atwood fascine toujours autant critiques et lecteurs, ceux-là mêmes qui la pressaient d’écrire une suite à sa fameuse dystopie La Servante écarlate. Trente-cinq ans plus tard, c’est chose faite avec Les Testaments, pavé de plus de 500 pages qui se lit d’une traite. C’est même avec une certaine avidité que l’on se plonge à nouveau dans l’atmosphère glaciale de la République théocratiq­ue de Galaad : ses commandant­s tortionnai­res, ses servantes esclaves sexuelles et ses tantes manipulatr­ices. Quinze ans ont passé depuis la fin du premier tome et les personnage­s du livre ne sont plus tout à fait les mêmes. Seule Tante Lydia passe de second rôle à protagonis­te et constate le pourrissem­ent de ce régime totalitair­e qu’elle a aidé à affermir. Les autres héroïnes, l’une fille d’un commandant et l’autre, adolescent­e vivant au Canada, vont se rencontrer dans des circonstan­ces inattendue­s. Chacune à son tour va raconter sa vision de Galaad, sa violence, sa corruption, ses faiblesses, et évidemment, la maltraitan­ce des femmes, de toutes les femmes, traitées plus bas que terre. Margaret Atwood empoigne son lecteur, ne le laisse pas souffler tout en semant ici et là quelque espoir. On est emporté, un peu malheureux aussi : l’auteur met ici le point final à cette impitoyabl­e allégorie de notre société.

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