PATRIMOINE
Les offres de travaux de rénovation à 1 euro séduisent les particuliers. Mais attention aux entreprises peu scrupuleuses. Le gouvernement veut sévir.
Diminuer sa facture de chauffage pour 1 euro, l’offre est tentante. Elle est rendue possible grâce à la revente des certificats d’énergie liés à certains travaux. Mais côté entreprises, la promesse n’est pas toujours tenue. Selon la direction de la répression des fraudes, 56 % des chantiers présentent des anomalies : l’étude réalisée en 2018 auprès de 500 entreprises a mis en avant des pratiques commerciales trompeuses (démarchage abusif, fausses promesses…). En un an, les plaintes ont augmenté de 20 %. « Les fraudes sont en train de casser le marché. Cela abîme notre image, prend des parts de marché aux bons professionnels et décrédibilise la démarche », s’inquiète Jacques Chanut, président de la Fédération française du bâtiment (FFB). Chaque année, plus de 1 million de ménages engagent des travaux de rénovation énergétique. Pour remédier aux abus, le gouvernement a dévoilé cette semaine un nouveau plan. Les conditions d’octroi du label RGE vont être renforcées pour une entrée en vigueur dans les six premiers mois de l’année. Il faut que les entreprises aient ce label pour que les ménages puissent bénéficier des aides publiques. Veillez donc à bien vérifier ce point avant de vous lancer. Un service public d’information est à votre disposition : vous pouvez appeler le 0.808.800.700 (ou consulter le site Faire.fr) pour avoir un avis extérieur sur vos devis et des conseils. Bonne nouvelle pour les consommateurs, certains travaux (isolation des combles, changement de chaudière…) vont être davantage inspectés. « Lutter contre la fraude est primordial pour redonner confiance aux particuliers et accélérer le déploiement de la rénovation énergétique », a insisté Julien Denormandie, ministre chargé du Logement. Les professionnels seront mieux suivis : ce sont les organismes de contrôle, comme Qualibat, qui choisiront les réalisations à visiter (alors qu’aujourd’hui les entreprises présentent le chantier de leur choix). Et le démarchage téléphonique devrait être mieux encadré. « Nous n’excluons pas d’interdire cette pratique pour les travaux de rénovation énergétique », ajoute Julien Denormandie.