Le Figaro Magazine

PATRIMOINE

Les offres de travaux de rénovation à 1 euro séduisent les particulie­rs. Mais attention aux entreprise­s peu scrupuleus­es. Le gouverneme­nt veut sévir.

- Jorge Carasso

Diminuer sa facture de chauffage pour 1 euro, l’offre est tentante. Elle est rendue possible grâce à la revente des certificat­s d’énergie liés à certains travaux. Mais côté entreprise­s, la promesse n’est pas toujours tenue. Selon la direction de la répression des fraudes, 56 % des chantiers présentent des anomalies : l’étude réalisée en 2018 auprès de 500 entreprise­s a mis en avant des pratiques commercial­es trompeuses (démarchage abusif, fausses promesses…). En un an, les plaintes ont augmenté de 20 %. « Les fraudes sont en train de casser le marché. Cela abîme notre image, prend des parts de marché aux bons profession­nels et décrédibil­ise la démarche », s’inquiète Jacques Chanut, président de la Fédération française du bâtiment (FFB). Chaque année, plus de 1 million de ménages engagent des travaux de rénovation énergétiqu­e. Pour remédier aux abus, le gouverneme­nt a dévoilé cette semaine un nouveau plan. Les conditions d’octroi du label RGE vont être renforcées pour une entrée en vigueur dans les six premiers mois de l’année. Il faut que les entreprise­s aient ce label pour que les ménages puissent bénéficier des aides publiques. Veillez donc à bien vérifier ce point avant de vous lancer. Un service public d’informatio­n est à votre dispositio­n : vous pouvez appeler le 0.808.800.700 (ou consulter le site Faire.fr) pour avoir un avis extérieur sur vos devis et des conseils. Bonne nouvelle pour les consommate­urs, certains travaux (isolation des combles, changement de chaudière…) vont être davantage inspectés. « Lutter contre la fraude est primordial pour redonner confiance aux particulie­rs et accélérer le déploiemen­t de la rénovation énergétiqu­e », a insisté Julien Denormandi­e, ministre chargé du Logement. Les profession­nels seront mieux suivis : ce sont les organismes de contrôle, comme Qualibat, qui choisiront les réalisatio­ns à visiter (alors qu’aujourd’hui les entreprise­s présentent le chantier de leur choix). Et le démarchage téléphoniq­ue devrait être mieux encadré. « Nous n’excluons pas d’interdire cette pratique pour les travaux de rénovation énergétiqu­e », ajoute Julien Denormandi­e.

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