Le Figaro Magazine

CHRISTIAN BALE, L’ACTEUR AUX MILLE VISAGES

Expert en art de la transforma­tion physique, l’acteur a souvent repoussé ses limites. Retour sur ses plus beaux faits d’armes

- C. G.

Sa courbe de poids ferait perdre connaissan­ce le plus expériment­é des nutritionn­istes. Porté par l’envie de se muer en un autre homme que lui à chaque nouveau film, Christian Bale est capable de perdre près de trente kilos pour en regagner davantage en quelques semaines. Sa transforma­tion la plus fulgurante reste celle qu’il affichait dans The Machinist (1), de Brad Anderson, en 2004. Sorti d’Equilibriu­m, science-fiction où il dévoilait une musculatur­e aussi impression­nante que celle d’American Psycho ou du Règne du feu (7), l’acteur avait quasiment cessé de s’alimenter – une pomme et une boîte de thon par jour – pour se glisser dans la peau de Trevor Reznik, un ouvrier parano et insomniaqu­e. Pendant le tournage, l’acteur s’empêchait même régulièrem­ent de dormir pendant quarante-huit heures pour être dans un état semblable à celui de son personnage lors de certaines scènes clés !

S’il n’a pas usé ses fonds de culotte sur les bancs de l’Actors Studio, qui prône l’immersion physique et mentale, le prince de Galles s’est inventé une méthode extrême pour un résultat des plus marquants. Il avait donc bien toute sa place dans le biopic imaginaire de Todd Haynes I’m Not There (4). Tout comme Cate Blanchett, Heath Ledger et Richard Gere, Bale jouait un Bob Dylan à sa manière. Outre la métamorpho­se, c’était pour ce passeur d’émotions l’occasion de se confronter à un rôle cérébral avant de se sculpter à nouveau les muscles de Batman pour The Dark Knight. Le Chevalier noir (5) de Christophe­r Nolan où il retrouvait son complice Ledger en Joker.

L’effet yoyo qui suivit fut un autre fait d’armes saisissant. Pour Fighter (3), le film coup-de-poing de David O. Russell où il incarnait un ancien boxeur toxicomane, Bale perdit 20 kilos… et gagna un golden globe et un oscar. Quelques mois plus tard, il avait récupéré les 24 kilos nécessaire­s à donner forme à sa combinaiso­n de superhéros, puis en reprit davantage pour American bluff (6), en 2013… causant une sévère hernie endommagea­nt sa colonne vertébrale. Pas de quoi arrêter le puriste, puisqu’il recommença l’an passé pour une métamorpho­se toujours plus dingue en Dick Cheney dans Vice (2). Le grand bluffeur n’a pas fini de nous impression­ner. ■

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