AU MILIEU DE LA HOULE
★★★★ ATLAS DES FORTUNES
DE MER, de Cyril Hofstein, Arthaud, 144 p., 25 €.
Trois marins perdus dans l’Atlantique sud qui survivent en mangeant le quatrième rescapé de leur naufrage ; un somptueux vaisseau suédois qui chavire avant même d’avoir quitté son port ; le paquebot transportant Albert Londres qui brûle, emportant dans les fonds du golfe d’Aden de possibles secrets journalistiques sur la guerre sinojaponaise ; un albatros emportant autour de son cou le message de détresse de naufragés du Pacifique sud (il arrivera trop tard…) ; des bateaux fantômes, hollandais ou non, errant entre le cap Horn et le cap de Bonne-Espérance… Les histoires de « fortunes de mer », ces aléas de navigation transformant des périples en accidents, cauchemars ou épopées, sont légion. Dans un livre de référence joliment édité et illustré par Karin Doering-Froger, Cyril Hofstein, grand reporter et grand « repormer » au Figaro Magazine, passionné d’histoire maritime, revient, d’une plume alerte, précise, nerveuse et haletante, sur une vingtaine de (més)aventures sous le vent de Neptune. Elles ont pour cadre les côtes ou les mers du Levant ou du Ponant, mais aussi la Baltique, mettant en scène des moussaillons et des capitaines, des grands Bretons et des Grands-Bretons, des corsaires et des pirates, des tempêtes et des naufrages, des héros et des salauds. Vraies ou légendaires, elles finissent généralement mal, donnent parfois du vague à l’âme et se lisent comme autant de récits romanesques, voire dantesques, qui en disent long sur la nature humaine.