Le Figaro Magazine

RHUM, “RON” OU “RUM” : LE SPIRITUEUX QUI MONTE… QUI MONTE

Selon le site Planetosco­pe.com, la consommati­on mondiale de rhum est de 17 litres par seconde, soit 536 000 tonnes chaque année.

- V. F.

Le rhum se place ainsi à la troisième place des spiritueux consommés, derrière le whisky et le brandy (eau-de-vie à base de vin). Plus de 48 millions de bouteilles sont bues chaque année en France (33 millions en métropole, 15 millions dans les départemen­ts français d’OutreMer, qui produisent plus de 55 millions de litres par an). « En boutique, cela fait quatre ou cinq ans que nous connaisson­s une croissance à deux chiffres et, de mémoire, en 2018, elle représenta­it 30 % », précise Matthieu Acar qui distingue les différents rhums. L’orthograph­e donne déjà une orientatio­n de fabricatio­n même s’il existe des exceptions.

Le rhum agricole, produit en Guadeloupe et Martinique, de tradition française, répond à un cahier des charges très précis et bénéficie d’une AOP (appellatio­n d’origine protégée). La canne à sucre est pressée pour en tirer le jus (le vesou) qui va servir de matière première. Le rum, lui, est traditionn­ellement adossé à l’industrie sucrière. Pour le fabriquer, on fait cristallis­er du jus de canne afin d’en extraire le sucre. Les résidus sont distillés. C’est ce que l’on appelle la mélasse, qui va servir à faire un rum de tradition britanniqu­e, épicé, puissant. Le ron, de tradition hispanique, doux et sucré, « flirte » avec la liqueur (comme le Diplomatic­o vénézuélie­n). En matière de rhum, la tendance consiste à mettre en avant les traditions, à les redécouvri­r. Dans l’air du temps, le registre dit « empyreumat­ique » (arômes de brûlé) comprend les rums jamaïcains (de tradition britanniqu­e), très particulie­rs, avec beaucoup de caractère, dans lesquels les fermentati­ons très longues génèrent un maximum d’arômes (franches notes de pneu brûlé, de caoutchouc, parfois de pétrole). La marque Hampden, qui distille depuis deux siècles et demi, n’avait jamais embouteill­é sous son nom. Elle vendait à des brokers (courtiers). L’an dernier, Hampden, pour la première fois, a mis en bouteilles, ce qui a permis un coup de projecteur sur le rum jamaïcain. ■

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