DITES-NOUS TOUT
La retraite ? Très peu pour lui ! Le célèbre photographe Jean-Marie Périer a exhumé de ses archives de nombreux clichés inédits, qu’il a réunis dans le passionnant ouvrage 1960-1970, riche également en textes. Les Beatles, Françoise Hardy, Sheila… personne ne manque à l’appel ! Dans la même maison d’édition qu’il vient de créer (Loin de Paris), il publie Réjane ou la Belle Époque, un témoignage de son grand-père Jacques Porel.
Pourquoi publier un nouveau livre de vos photographies des années 1960 ?
Je me ferais engueuler si je ne publiais pas de photos de cette époque, non (rires) ?
Quel est votre portrait préféré dans cet ouvrage ?
Jacques Dutronc au volant d’une Porsche Targa. Il est d’une beauté exceptionnelle.
Pourquoi lancer une maison d’édition appelée Loin de Paris ?
J’en ai assez des Parisiens qui se croient le centre du monde.
Quelle est son ambition ?
Mettre en avant des gens oubliés.
Par exemple ?
Paul Gégauff ! Une personnalité très élégante, à la fois insolente et cultivée. Il a notamment été le scénariste de Chabrol.
Réjane est-elle trop ignorée des générations actuelles ?
Avec ma soeur Anne-Marie (PérierSardou, NDLR), nous regrettons qu’elle soit moins reconnue que Sarah Bernhardt. Et pourtant…
Avec qui avez-vous adoré travailler ?
Sylvie Vartan ! Elle a toujours été très amicale. Elle se donnait du mal pour m’aider. Et comment ne pas citer Françoise (Hardy, NDLR) ?
Elle était ravissante sans s’en rendre compte.
Qui vous a déçu ?
Steve McQueen. Trop mal élevé.
Qui auriez-vous aimé rencontrer ?
Frank Sinatra, mon dieu absolu.
Pourquoi avoir fait ce métier ?
Pour rencontrer des gens. Merci encore au grand photographe de
Paris Match Benno Graziani, qui m’a présenté Daniel Filipacchi !
Que pensez-vous de notre époque où tout le monde se prétend photographe sur internet ?
Toutes les nouvelles technologies sont les bienvenues.
Votre première mesure si vous étiez ministre de la Culture ou de l’Éducation ?
J’imposerais aux élèves de tenir leur journal de bord.
Un conseil au président de la République ?
Ne lâchez rien !
Quelle photographie officielle auriez-vous faite de lui ?
J’ai beaucoup d’estime pour sa femme. Elle aurait été présente au second plan sur le cliché.
Que regrettez-vous du temps passé ?
Dans les bureaux des journaux, il y avait partout des canapés où l’on pouvait réfléchir et bien se marrer.
Quel film vous a marqué ?
Bienvenue Mister Chance, de Hal Ashby.
Un écrivain fétiche ?
Patrick Modiano.
Un défaut pour lequel vous avez de l’indulgence ?
Mentir pour être aimé.
Ceux que vous ne pardonnez pas ?
Juger et critiquer.
Un souvenir marquant de concert ?
Charles Aznavour ! Grâce à son jeu de scène, on avait l’impression d’être à côté de lui quand il chantait Je m’voyais déjà.
Qui restera dans la mémoire collective comme artiste actuel de la chanson ?
Juliette Armanet.
Comment dissoudre la tristesse ?
En étant déraisonnable.
Votre état d’esprit du moment ?
Je n’ai jamais été aussi occupé. Je ne serai jamais à la retraite !
Le mot de Dieu que vous aimeriez entendre avant d’accéder au paradis ?
« À table ! »
Votre devise ?
Je l’emprunte à mon grand-père Jacques Porel : « Je vous aime et cela ne vous regarde pas. »
“J’en ai assez des Parisiens qui se croient le centre du monde ”