Le Figaro Magazine

“Ce que je vis depuis sept mois est très dur. J’ai peur pour ma santé” . Sabine Thillaye

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Je suis épuisée. » Dans son bureau de la commission des Affaires européenne­s qu’elle préside, Sabine Thillaye ne cache pas sa fatigue. Une fatigue qui doit plus aux pressions subies par son propre camp qu’à la charge de travail assumée depuis plus de deux ans. « Ce que je vis depuis sept mois est très dur. J’ai peur pour ma santé. »

Le point de départ de l’affaire vient du système prévu par les dirigeants de la République en marche prévoyant de remettre leur poste à l’Assemblée nationale en jeu à mi-mandat. Tous ont accepté, sauf le président du Palais-Bourbon et la présidente de la commission des Affaires européenne­s. Pour justifier son maintien, Sabine Thillaye a mis en avant la spécificit­é de cette commission, ancienne délégation, reconnue par le règlement intérieur de LREM. Dans une lettre du 20 janvier 2020, envoyée au bureau du groupe, la députée d’Indre-et-Loire exhibe l’article 24 de ce règlement : « sont également exclus, le renouvelle­ment des présidence­s et des bureaux de la commission des Affaires européenne­s. Leurs membres sont en effet désignés pour la durée de la législatur­e ». Sabine Thillaye découvre ce qu’il en coûte de s’affronter aux dirigeants de son parti. Elle a été exclue du groupe LREM la semaine dernière et constate des pressions sur ceux qui travaillen­t avec elle. « On aurait pu éviter cette situation », regrette celle qui a proposé d’organiser un vote en décembre, trop tard pour ses opposants qui le voulaient en juillet dernier. Conclusion, désabusée, de la députée, novice en politique : pour se constituer un réseau, « il vaut mieux être à la buvette de l’Assemblée que derrière ses dossiers ».

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