Le Figaro Magazine

L’APPRENTISS­AGE, UNE FILIÈRE D’AVENIR

La réforme commence à porter ses fruits : près de 500 000 contrats ont été signés l’an dernier. Soit une forte progressio­n.

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Muriel Pénicaud comptait bien annoncer une bonne nouvelle, ce mardi 4 février. La ministre du Travail a enregistré 485 800 apprentis à la fin 2019 contre 437 000 un an plus tôt ! La barre des 500 000 contrats d’apprentiss­age signés sera, elle y compte bien, pour la fin du premier semestre de l’année 2020… Au mois de juin 2019, le chiffre de 458 000 avait déjà été atteint. « Ça fait plus de vingt ans, depuis 1996, que l’on n’avait pas vu une telle progressio­n », a-t-elle dit. Jusqu’en 2017, l’année présidenti­elle, l’apprentiss­age a reculé ou stagné. Le gouverneme­nt de gauche précédent l’avait pourtant placé « au rang numéro un des priorités ». Mais en vain. Il flanchait sans cesse.

Le nouveau gouverneme­nt a repris le sujet. Le 9 février 2018, il y a deux ans, Édouard Philippe a réuni trois de ses ministres à Matignon, ceux de l’Éducation nationale, de l’Enseigneme­nt supérieur et du Travail, pour sortir la réforme de l’apprentiss­age de la crise. Quand 1,3 million de jeunes gens entrent dans la vie « sans rien », 7 apprentis sur 10 trouvent en effet un emploi. Après avoir confié une mission à Sylvie Brunet, enseignant­e et bientôt députée européenne, il constate que « le système actuel [patine] » et qu’il faut le transforme­r. Il se donne alors une triple priorité : sur l’ouverture des formations, le déverrouil­lage des financemen­ts transféré des régions aux branches profession­nelles, et le renforceme­nt de l’attractivi­té. Cela débouche sur une loi, le 5 septembre suivant, qui fait sauter les freins juridiques et les obstacles en temps de travail.

L’objectif était bien vu puisque dès cette année-là, l’apprentiss­age a fait un bond de 7,7 %, sa plus forte hausse depuis plus de vingt ans. En région AuvergneRh­ône-Alpes, où l’on a résisté, comme ailleurs, à la transforma­tion du système, on s’est si bien adapté que la formation profession­nelle et l’apprentiss­age ont pris la tête des budgets ;

49 000 apprentis ont été pris en charge dès 2018. L’année dernière, là et ailleurs, le bond était plus spectacula­ire encore dès le premier semestre. En présentant ses chiffres pour l’année 2019, Muriel Pénicaud avait fait venir plusieurs des lauréats des olympiades internatio­nales des métiers, les WorldSkill­s, qui se tenaient l’été dernier à Kazan, en Russie. La France s’était placée en 9e position sur 63 nations. Après Shanghaï, l’édition suivante de l’épreuve aura lieu à Lyon. La ministre du Travail se félicite des résultats déjà atteints en comptant faire mieux encore.

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