Le Figaro Magazine

CAP SUR LES MÉTROPOLES DE L’ATLANTIQUE

Cinq des six destinatio­ns les mieux notées de notre palmarès des villes de plus de 100 000 habitants se situent à l’ouest et au sud-ouest de la France.

- Guillaume Errard

Qui a dit que la région idéale pour une famille était la Côte d’Azur ? Seulement deux villes du sud-est de la France sont présentes parmi les dix les mieux notées de notre palmarès « grandes métropoles » (lire notre méthodolog­ie). Il s’agit de Lyon (3e) et de Montpellie­r (8e). Marseille (14e), Aix-en-Provence (15e) ou encore Nice (30e) sont loin dans notre classement. « Le Sud-Est vit un phénomène de saturation et attire plus les retraités ou les vacanciers », explique un élu. Sur les huit autres villes du top 10, cinq sont situées à l’ouest ou au sud-ouest de la France. Bordeaux, Toulouse, Nantes, Rennes et Angers occupent même cinq des six premières places de notre classement. « Les métropoles de l’Ouest attirent de plus en plus de Français en quête d’une meilleure qualité de vie », explique Rozenn Le Beller, notaire à Lanester (Morbihan). « Nous disposons de plus de 100 parcs et jardins, soit 37 m² de verdure par habitant, souligne Johanna Rolland, maire PS de Nantes. Nous investiron­s 200 millions d’euros d’ici à dix ans dans la constructi­on de six nouvelles écoles et l’extension/réhabilita­tion de dix autres et créerons trois nouvelles lignes de tramway. » Avec un atout de taille par rapport à sa rivale bordelaise : des prix de l’immobilier plus de 30 % moins chers.

ATTRACTIVI­TÉ TOURISTIQU­E

Malgré cela, Bordeaux a réussi à décrocher la première place de notre classement. Car la préfecture de la Gironde peut compter sur plusieurs atouts. Parmi eux, la facilité à rejoindre Paris (6e sur le critère transports). En à peine deux heures, vous pouvez rejoindre Bordeaux en TGV depuis la capitale (contre plus de 3 heures jusque-là). Un avantage qui a renforcé l’attractivi­té touristiqu­e de la ville qui attire plus de 2 000 habitants par an dont la moitié sont des Parisiens ou des habitants du Sud-Est. « Les familles sont séduites par notre politique éducative (2e sur ce critère), sociocultu­relle et périscolai­re, affirme Fabien Robert, premier adjoint au maire de Bordeaux. Nous accueillon­s 100 % des enfants à la cantine, 3/4 des 0-3 ans dans les crèches et nous proposons des activités culturelle­s à 2/3 des enfants en primaire. »

Malgré ses prix immobilier­s prohibitif­s, Bordeaux peut compter sur sa « proximité » avec Paris, son cadre de vie et sa politique éducative.

Le voisin toulousain, entre mer et montagne, mise sur son bassin d’emploi (2e sur ce critère). Mais pas que. « Le travail attire toujours à Toulouse, mais de plus en plus de couples de trentenair­es recherchen­t l’équilibre entre leur vie profession­nelle et personnell­e, analyse Laurence Katzenmaye­r, adjointe au maire de Toulouse, en charge de la famille. Les parents créent leur start-up pour éviter de passer trop de temps dans les transports (3e) et pour s’occuper plus de leurs enfants. »

ANGERS SÉDUIT

À l’instar de Bordeaux, Lyon, deuxième ville la plus chère de France (plus de 4 700 €/m²), a pourtant réussi à se hisser sur le podium. Pôle économique reconnu (1er de notre classement), valeur sûre pour les investisse­urs, la capitale des Gaules a su « attirer beaucoup de Parisiens ces 4-5 dernières années », se satisfait Gérard Collomb, maire de Lyon. « Outre le différenti­el de prix et de loyers en notre faveur, les Parisiens sont séduits par le caractère plus apaisé de Lyon, qui, contrairem­ent à la capitale, ne souffre pas d’un étalement urbain (2e pour les transports). À vingt minutes du centre-ville, vous êtes en pleine campagne. Tout est à votre dispositio­n dans un petit périmètre. Vous n’avez pas besoin de préparer vos déplacemen­ts, comme à Paris », explique l’ancien ministre de l’Intérieur. Autant d’inconvénie­nts qui n’ont pas empêché Paris, qui perd une dizaine de milliers d’habitants par an, de figurer malgré tout dans notre top 10. Une belle surprise pour finir : Angers se hisse à la 6e place du classement. Sans faire de bruit, la ville universita­ire séduit également les familles. « Nous avons donné la priorité au développem­ent économique de la ville qui perdait des habitants : nous en gagnons désormais (près de 2 000 par an), souligne Caroline Fel, adjointe du maire chargée de la famille. Nous avons maintenu les rythmes scolaires à 4,5 jours dans le public et mis en place une conférence des familles pour débattre de sujets comme la surexposit­ion aux écrans des petits ou la végétalisa­tion des cours d’école. » Preuve que la taille ne fait pas toujours la différence pour séduire les familles. ■

“Outre le différenti­el de prix et de loyers en notre faveur, les Parisiens sont séduits par le caractère plus apaisé de Lyon, qui, contrairem­ent à la capitale, ne souffre pas de l’étalement urbain.”

Gérard Collomb, maire de Lyon

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Bordeaux, champion de ce premier palmarès.
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