LE PRIX DE LA BÊTISE
Une jeune Belge part en Syrie avec sa fille.
Julie a 24 ans, sa fille 5. À la recherche de règles religieuses, par amour de l’absolu et par sottise, elle s’éloigne de l’Église catholique, croit trouver dans l’islam les réponses à ses tourments, se fait enrôler par des wahhabites et se retrouve pour le djihad en Syrie, où elle entraîne sa fille. Mariée de force, violentée, elle parvient à s’enfuir pour regagner la Belgique. Le film suit le parcours judiciaire et spirituel de Julie, après les trente-huit mois de prison effectués à son retour de Syrie.
Il s’agit maintenant pour elle de se réinsérer et de renouer des relations naturelles avec sa fille, âgée de 10 ans.
Au début, on se dit que cette pauvre Julie n’a vraiment rien pour elle ; à la fin, on se dit la même chose. On n’a envie ni de la plaindre ni de l’aimer. C’est précisément ce qui rend ce documentaire passionnant. On suit Julie dans sa vie quotidienne. Elle porte le voile. Sa vie spirituelle, hasardeuse, la conduit au soufisme. Les parents sont dépassés. Le père, attendri : « T’as jamais rien fait comme tout le monde ! » La mère la suit au tribunal, dans une retraite. Elle essaie de comprendre. Mais comment comprendre la bêtise ? Le film est remarquable. Aucune voix off, pas d’explications : images et dialogues. Il tombe à point : en 2020, en France, 42 musulmans radicalisés sortiront de prison pour retrouver la société. Pas sûr que celle-ci soit prête à aider ces paumés à trouver un chemin paisible et inoffensif.
Le Prix de la déraison. Parcours d’une ancienne radicalisée, de Safia Kessas, LCP, mercredi 12 février à 20 h 30.