Le Figaro Magazine

AU SKI, LE PANTALON REVIENT AU PLI

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Les pantalons élégants sont toujours repassés, pour marquer un pli vertical bien net. Avant la Première Guerre mondiale, le fer chaud glissait sur les coutures des côtés. Au XIXe siècle, l’étroitesse des pantalons tuyau de poêle rendait, dans tous les cas, la pliure inutile. Les vêtements de travail, comme le jean ou les velours épais, ont gardé cet usage très ancien d’être pliés par les côtés. Vers 1930, c’est l’augmentati­on du volume des pantalons qui a rendu nécessaire le pli milieu, pour structurer la ligne générale et présenter une silhouette plus fine vue de face. Le pantalon se comporte alors comme une proue de navire, il fend l’air.

Le pli évite l’effet sac à patate. Dans les années 1950, les coupes sont si opulentes que, même repassé, le pli a du mal à se tenir. Les tailleurs et merciers inventent alors le concept du pli permanent. La première technique consiste à coudre ce pli sur luimême, avec des petits points mains discrets. La seconde est de mettre de la colle sur l’envers du tissu dans le creux du pli. Il devient alors rigide en plus d’être permanent. La réclame pour ce procédé technique est très tendance entre les années 1950 et 1970, que ce soit dans la « Ménagères, terminé la corvée du repassage des pantalons de monsieur ! »

Dans les années 1960, les pantalons fuseaux pour le ski, coupés en flanelle, s’amusent à présenter ce pli « de ville », parfaiteme­nt net. Souvenez-vous de David Niven dans La Panthère rose. Cette mode a largement disparu et seuls les pantalons pour dames continuent à présenter ce pli en relief, le plus souvent piqué à la machine. À noter toutefois que les modèles actuels de la marque française Fusalp s’amusent avec cet artifice de style. Et c’est vraiment très chic !

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