LES INDISCRÉTIONS
Président de l’Association des régions de France (ARF), Renaud Muselier entretient d’excellentes relations avec le chef de l’État. « J’ai déjà vu Emmanuel Macron quatre fois depuis que je suis président. Sûrement plus que certains de ses ministres », s’amuse le patron de la région Sud, qui a succédé à Hervé Morin à la tête de l’ARF en fin d’année dernière. « Je suis un pur produit du respect de la parole donnée », souligne d’ailleurs celui qui a souffert à Marseille du non-respect de cette parole donnée. Renaud Muselier profite surtout du changement d’attitude du gouvernement et du président de la République. Leur stratégie d’opposition systématique aux grandes associations d’élus locaux ayant échoué, ils sont prêts à discuter plus facilement avec elles. Notamment dans le cadre de la préparation du projet de loi 3D (décentralisation, différenciation, déconcentration) de Jacqueline Gourault. « Avant les 3D, il faut les 3C, estime, méfiant, Renaud Muselier : confiance, compétence et clarification. » Proche de François Baroin et de Christian Jacob, le patron de l’ARF suit de près les élections municipales, notamment à Marseille. « Ils ont des stratégies surprenantes, s’inquiète l’élu en évoquant les dirigeants de LREM. Netflix à côté, ce sont de mauvaises séries ! » Mais l’échéance qui l’intéresse en priorité est celle de 2021 : les élections régionales. Initialement programmé en décembre, le scrutin a été avancé en mars, au même moment que les départementales. « Je serais président, je prolongerais le mandat des régions d’un an. Il y a un risque que le RN l’emporte dans trois ou quatre régions. À un an de la présidentielle, si le plafond de verre saute… » Le message a été passé à Emmanuel Macron.