À L’AFFICHE
Disparue des plateaux pendant six ans, l’actrice vient de décrocher un Oscar pour sa performance dans un biopic sur Judy Garland.
et les passe-temps d’Éric Neuhoff
Un come-back dans la lumière après des années dans l’ombre, une transformation physique significative pour incarner une héroïne populaire de la chanson, il n’en fallait pas plus pour enflammer la sphère hollywoodienne. Après avoir décroché un Bafta et un Golden Globe, Renée Zellweger a reçu l’Oscar de la meilleure actrice pour s’être muée en une Judy Garland en fin de règne dans Judy *, l’académique biopic de Rupert Goold. Le cheveu court et brun, le regard souvent perdu et la voix prête à déplacer des montagnes, la comédienne incarne celle qui, à l’hiver 1968, laisse amèrement ses enfants aux États-Unis pour investir le Talk of the Town de Londres où elle doit donner une série de concerts. À cette époque, cela fait déjà trois décennies que Garland est devenue une star planétaire grâce au Magicien d’Oz et les galas qu’elle enchaîne depuis l’âge de 2 ans l’ont épuisée. Autant d’éléments auxquels les Américains se sont raccrochés pour y voir la fameuse mise en abyme dont ils raffolent. Zellweger n’a pas fait ses premiers pas d’actrice à la maternelle mais il est vrai que l’époque bénie de sa carrière remonte au début des années 2000 où, après avoir été révélée comme assistante de Tom Cruise dans Jerry Maguire, elle faisait de Bridget Jones la célibataire la plus célèbre du monde et de Roxie Hart, la plus sulfureuse victime de Chicago. Mais l’impitoyable machine de Hollywood a eu raison de son bien-être et une dépression l’a incité à quitter les plateaux pour étudier la politique internationale… jusqu’à ce retour en fanfare. Faute d’autre projet annoncé, reste à espérer que cet oscar n’est pas, pour l’actrice de 50 ans, un enterrement de première classe…
* En salles le 26 février.