À L’OMBRE DES CHIHUAHUAS EN FLEURS
Au XXe siècle, quelques écrivains ont montré un certain talent pour les titres de leurs livres :
À l’ombre des jeunes filles en fleurs, Mort à crédit, Voyage au bout de la nuit, L’Écume des jours, La Promesse de l’aube, L’Insoutenable Légèreté de l’être, Extension du domaine de la lutte…
Le XXIe siècle a sensiblement changé la donne. Katherine Pancol renouvelle l’exercice avec brio : Les écureuils de Central Park sont tristes le lundi, Les Yeux jaunes des crocodiles, La Valse lente des tortues. Elle semble adorer les documentaires animaliers, à l’image de Muriel Barbery qui avait trouvé L’Élégance du hérisson,
mais peut également se montrer poétique comme en atteste Et monter lentement dans un immense amour.
Michel Houellebecq devient de plus en plus sec : Soumission, Sérotonine,
pas un mot en trop. Frédéric Beigbeder se passe carrément de titre et le remplace par un smiley résumant le propos de son livre : efficace et ingénieux. D’autres, moins connus, peuvent être inventifs :
Pierre Raufast a écrit
La Fractale des raviolis et Frédérique Martin J’envisage de te vendre (j’y pense de plus en plus). Bientôt sortira le nouveau roman d’Aurélie Valognes (photo)… On la voit rarement dans les émissions littéraires, mais ses livres se vendent à des centaines de milliers d’exemplaires. Nous n’avons jamais lu une ligne de Mme Valognes, mais elle aussi a le sens du titre inoubliable : Au petit bonheur la chance ; Minute, papillon ! ; La Cerise sur le gâteau ; En voiture, Simone ! ; Mémé dans les orties…