JURÉS CRACHÉS

Le cinéma français se saborde en direct. Il n’avait pas besoin de ça. La direction des César a démissionné d’un bloc. On ne sait pas si la cérémonie aura lieu. Des réalisateurs aigris ne supportent pas d’avoir été négligés par la sélection. Ce ne sont pas des manières. Pourquoi Polanski arrive-t-il en tête, et pas eux ? Ce scandale méritait bien une pétition. De son côté, le chef Marc Veyrat demande des comptes au Guide Michelin qui lui a supprimé une étoile. Le milieu littéraire, toujours en retard sur l’actualité, ne devrait pas rester inactif. Nos espions assurent que le Goncourt est dans le collimateur. Le règlement du prix est beaucoup trop opaque. La diversité n’y est guère représentée. La parité y est un vain mot. D’ailleurs, comment les romans sont-ils choisis ? Les délibérations s’effectuent à l’abri des regards. Ces méthodes ne sont plus de saison. Chaque plumitif a droit à son couvert chez Drouant. Mon livre vaut mille fois mieux que le Jean-Paul Dubois. Voici comment les choses vont se passer. Le tout frais président Didier Decoin va renoncer à son fauteuil. L’intègre Christine Angot s’assiéra dedans. Christiane Taubira, qui écrit des livres enflammés, siégera à la place de Françoise Chandernagor. Dans le fameux salon, Patrick Rambaud et Pierre Assouline n’en mèneront pas large. Philippe Claudel apportera son soutien aux nouveaux statuts. Bernard Pivot rigolera dans son coin. Quelqu’un suggérera qu’on donne le Goncourt des lycéens à Gabriel Matzneff. La France s’amuse. Elle fait ça comme elle peut.