LE CIRQUE DU SOLEIL AU ZÉNITH
Voilà un spectacle qui s’est bonifié avec le temps. Lorsqu’il créait Kooza en 2007, le Cirque du Soleil ne semblait avoir qu’une ambition : en mettre plein la vue au public et s’imposer comme le meilleur cirque au monde. Heureusement, le spectacle vivant a un atout merveilleux : son caractère évolutif. Nous avons ainsi eu plaisir à redécouvrir cette production à Madrid, avant son départ pour Lyon où il restera un mois. Le nom de Kooza signifie en réalité Koza qui, du sanscrit, se traduit par « trésor », « coffre » ou encore « boîte d’où sortent mille surprises ». Depuis ses premières représentations, l’ensemble a indéniablement gagné en finesse et en nuances pour amener les spectateurs vers des émotions de plus en plus subtiles. Certains numéros ont été retirés, d’autres ajoutés. Riche en prouesses techniques et en numéros à couper le souffle, cette production garde une humanité que l’on doit au metteur en scène David Shiner, qui fut longtemps clown lui-même. Côté sensations fortes, on retiendra
« le grimpeur de chaises » : l’intrépide circassien empile des chaises pour former un vertigineux totem au sommet duquel il se hisse. Ou encore l’incroyable « roue de la mort » où trois artistes colombiens (Jimmy Ibarra Zapata, Ronald Solis Montes, Angelo
Lyerzkysky) défient les lois de la pesanteur. Quant à l’incontournable Monsieur Loyal qui occupe traditionnellement les spectateurs entre deux numéros, il est ici remplacé par des intermèdes de clowns très travaillés. À la fois magiciens et humoristes, ils s’exécutent en ne s’exprimant que par onomatopées, car, vous l’avez compris, nous sommes dans une production internationale qui va de pays en pays. On regrette simplement que ces jolis numéros qui détendent l’atmosphère continuent d’engager des spectateurs à monter sur scène, mais force est de constater que cela plaît. On tient là une très grosse production où, néanmoins, les artistes réussissent à être proches du public. Un spectacle haut en couleur et très varié qui alterne suspense et bonne humeur. Chapiteau dressé sur l’esplanade du Stadium à Décines, du 20 mars au 26 avril.