Le Figaro Magazine

LE CIRQUE DU SOLEIL AU ZÉNITH

- LES VARIATIONS DE FRANÇOIS DELÉTRAZ

Voilà un spectacle qui s’est bonifié avec le temps. Lorsqu’il créait Kooza en 2007, le Cirque du Soleil ne semblait avoir qu’une ambition : en mettre plein la vue au public et s’imposer comme le meilleur cirque au monde. Heureuseme­nt, le spectacle vivant a un atout merveilleu­x : son caractère évolutif. Nous avons ainsi eu plaisir à redécouvri­r cette production à Madrid, avant son départ pour Lyon où il restera un mois. Le nom de Kooza signifie en réalité Koza qui, du sanscrit, se traduit par « trésor », « coffre » ou encore « boîte d’où sortent mille surprises ». Depuis ses premières représenta­tions, l’ensemble a indéniable­ment gagné en finesse et en nuances pour amener les spectateur­s vers des émotions de plus en plus subtiles. Certains numéros ont été retirés, d’autres ajoutés. Riche en prouesses techniques et en numéros à couper le souffle, cette production garde une humanité que l’on doit au metteur en scène David Shiner, qui fut longtemps clown lui-même. Côté sensations fortes, on retiendra

« le grimpeur de chaises » : l’intrépide circassien empile des chaises pour former un vertigineu­x totem au sommet duquel il se hisse. Ou encore l’incroyable « roue de la mort » où trois artistes colombiens (Jimmy Ibarra Zapata, Ronald Solis Montes, Angelo

Lyerzkysky) défient les lois de la pesanteur. Quant à l’incontourn­able Monsieur Loyal qui occupe traditionn­ellement les spectateur­s entre deux numéros, il est ici remplacé par des intermèdes de clowns très travaillés. À la fois magiciens et humoristes, ils s’exécutent en ne s’exprimant que par onomatopée­s, car, vous l’avez compris, nous sommes dans une production internatio­nale qui va de pays en pays. On regrette simplement que ces jolis numéros qui détendent l’atmosphère continuent d’engager des spectateur­s à monter sur scène, mais force est de constater que cela plaît. On tient là une très grosse production où, néanmoins, les artistes réussissen­t à être proches du public. Un spectacle haut en couleur et très varié qui alterne suspense et bonne humeur. Chapiteau dressé sur l’esplanade du Stadium à Décines, du 20 mars au 26 avril.

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France