Le Figaro Magazine

Nicolas Ouchenir

- M.-A. O.

SES PLEINS ET SES DÉLIÉS SUR LES CARTONS D’INVITATION

DES DÉFILÉS ONT FAIT SA RENOMMÉE. LE CALLIGRAPH­E EST SOLLICITÉ PAR LES PLUS GRANDES MAISONS DE MODE, DE CHAMPAGNE, DES GALERIES D’ART, DES INSTITUTIO­NS,

DES MUSÉES, POUR LA CONCEPTION DE LOGOS ET LA CRÉATION D’IDENTITÉS VISUELLES. BIARRITZ EST SON ANCRE.

Comment êtes-vous tombé amoureux de cette région ?

Mon meilleur ami d’enfance est basque, de Biarritz. J’ai des souvenirs merveilleu­x de vacances passées là-bas quand nous étions gamins. Quand, plus tard, il m’a suggéré d’en faire ma ville d’adoption, je suis parti visiter des appartemen­ts, juste pour voir, et suis tombé sous le charme d’un endroit génial aux allures d’atelier. Je l’ai acheté et l’ai complèteme­nt refait. C’est devenu mon nid. Il se trouve derrière le palais, dans le quartier Saint-Charles. J’y ai toutes mes encres pour travailler. Ce vieux quartier me plaît, il me permet de me concentrer. Il m’inspire. Entre le centre-ville et la plage de Miramar, ce coin est très dynamique et convivial. En bas de chez moi, il y a l’épicerie La Bonne Poire, en face La Cave de Mon Père… des commerces tenus par des personnes qui sont devenues mes amis. Je fais partie d’un comité de quartier, le coeur de Saint-Charles. Les Basques sont altruistes. Ils m’ont adopté et j’en suis très flatté.

Un lieu à découvrir ?

Les Halles. C’est là que l’on apprend ce qu’est un vrai Basque. Tout se joue ici. On se donne rendez-vous chez l’écailler. Et en avalant une douzaine d’huîtres, on découvre tout ce qu’il faut savoir : la bonne heure pour surfer, les nouvelles locales, qui arrive ce soir…

Une balade qui vous transporte ?

Dans le vieux port et ses crampottes, ces maisonnett­es de pêcheur typiques. Flâner en regardant les anciens jouer aux cartes. Se régaler Chez Albert, un des meilleurs restaurant­s de poissons du monde.

Un panorama époustoufl­ant ?

Sur la falaise, en haut des Cent Marches où tout le monde se retrouve pour prendre l’apéro en regardant le coucher du soleil sur la Côte des Basques. C’est là que je surfe depuis sept ans, avec Charlie (SurfwithCh­arlie.com, NDLR). Je prends aussi des cours avec les frères Delpero, Antoine et Édouard, champions du monde et d’Europe de longboard. Je rejoins une bande d’amis fans de glisse qui est devenue ma famille de coeur.

Une oeuvre ou un édifice à ne pas manquer ?

La Gare du Midi, une ancienne gare ferroviair­e, à la sublime façade Art nouveau, transformé­e en salle de spectacle. C’est la maison du Malandain Ballet. Ancien danseur moimême, passionné de danse, je connais tous les artistes de cette compagnie géniale. Ils ont un très beau répertoire.

Une rencontre inoubliabl­e ?

Le peintre biarrot Mathieu Chavaren. Nous partageons un goût profond pour le noir. Nous avons des conversati­ons ininterrom­pues sur l’art. Il avait ouvert le bar Le Classique et a lancé les soirées Stand’Art, très courues à la Côte des Basques.

Une tradition à préserver ?

Il y en aurait deux. La première est sportive et festive, c’est la Rat’s Cup, un festival de surf et de musique où se retrouvent tous les plus grands surfeurs pour fêter la fin de l’été. La seconde est très romantique : aller

embrasser sa promise au rocher de la Vierge (photo ci-dessus), en contemplan­t la baie de Biarritz et toute la Côte basque jusqu’aux Pyrénées.

Un goût à partager ?

Les chipirons au chorizo de La Tantina de Burgos. C’est plus qu’un plaisir !

Un bonheur simple ?

Partir le matin en direction de SaintPée-sur-Nivelle, puis continuer dans la montagne. S’arrêter dans les petites auberges traditionn­elles qui vous servent une omelette basque faite avec les oeufs pondus le jour même par des poules élevées en liberté. J’ai toujours aimé ces fermes basques, la beauté de ces gens, leur goût des choses simples, mais aussi la typo basque des noms inscrits sur leurs maisons. J’aime marcher dans la forêt, pique-niquer sur des tables ciselées dans la roche. Entre ciel et montagne, je suis saisi par la beauté du paysage.

Une heure exquise ?

Celle où vous êtes surpris par le coucher du soleil dans l’Océan alors que vous continuez à surfer. Vous n’avez pas vu le temps passer. Vous êtes si bien dans cette eau dont vous n’arrivez pas à sortir. L’atmosphère est suspendue. Ce moment délicieux est proche de l’extase.

Une odeur à l’effet madeleine ?

Une fragrance particuliè­re, très chaude et très douce mêlant l’odeur des tamaris, du sable et des embruns, qui s’engouffre dans les rues de la ville avec le souffle du vent. C’est pour moi un appel de l’Océan pour aller surfer !

Une chose à rapporter ?

Des vraies espadrille­s basques de qualité, que j’achète à la boutique I Love My Shoes, avenue ÉdouardVII, à Biarritz. ■

Aller embrasser sa promise au rocher de la Vierge, en contemplan­t la baie de Biarritz et toute la Côte basque jusqu’aux Pyrénées

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