À L’AFFICHE
Romain Sardou achève son ambitieuse saga « America » dans un troisième volume plus échevelé que jamais.
Romans historiques et policiers, thrillers, livres pour enfants, contes de Noël, bandes dessinées, scénarios, traductions, pièces de théâtre : Romain Sardou n’a pas de genre, il navigue de l’un à l’autre avec un style impeccable et un sens de l’intrigue saisissant. Visage littéraire d’une sagrada familia artistique, passionné par l’Histoire – l’Antiquité (Quitte Rome ou meurs), le Moyen Âge (Pardonnez nos offenses, Délivrez-nous du mal, L’Éclat de Dieu), la Seconde Guerre mondiale (Fräulein France) –, sa plume n’est jamais plus alerte que lorsqu’il la met au service de grandes sagas comme la série America, dont il publie le troisième volet après La Treizième Colonie et La Main rouge.
Bienvenue, donc, dans un nouvel (et dernier ?) épisode de la guerre sanglante que les Bateman et les Muir, deux des clans les plus puissants des États-Unis, se livrent depuis que leurs ancêtres, ayant fui l’Irlande et l’Angleterre, ont débarqué en Amérique au XVIIe siècle. Deux siècles ont passé et, de nos jours, à New York, John Bateman règne sur un empire comprenant des compagnies d’assurances et des banques, tandis que, de Londres, Conrad Muir contrôle le transport maritime mondial conteneurisé. Et vu le nombre de cadavres et de disparitions qui se multiplient autour d’eux, l’armistice n’est pas à l’ordre du jour. Certains parlent même de malédiction !
Mafia irlandaise, tueurs à gages, politiciens intègres, avocats italiens, agents du FBI, trésors dormant dans des coffres, secrets ancestraux, amours impossibles et enfants cachés : à travers le destin de deux familles, Romain Sardou trace avec virtuosité le portrait d’une Amérique si fière de son passé qu’elle en oublie de regarder les changements du monde.
« Derrière chaque fortune, il y a un crime », disait Balzac. Et derrière chaque grande nation ?