MISE À JOUR
Nous vous proposons un tour de cartes, en quatre semaines, pour comprendre comment l’homme a schématisé la magie du monde. Ce troisième volet explore les travaux gigantesques de la famille Cassini, qui fondent notre représentation actuelle de l’Hexagone. 1 PAR LA VOLONTÉ DE LOUIS XIV
La maîtrise de la géographie est une nécessité pour bien administrer son royaume.
En 1668, Colbert commande donc la réalisation de la carte géographique de France afin de disposer d’outils précis pour ses grands travaux d'aménagement. La tâche est confiée à l'abbé Picard et aux astronomes La Hire et Cassini Ier. La carte, publiée en 1693, rectifia considérablement le périmètre de la France dessinée par Sanson en 1632. Ce qui valut aux cartographes cette réflexion du roi : « Ces chers messieurs de l’Académie, avec leurs grands travaux, m’ont coûté une partie de mon royaume et m’ont pris plus de territoire que tous mes ennemis réunis ! »
2 LA MÉRIDIENNE
Au XVIIe siècle apparaissent de nouveaux outils : le théodolite, les lunettes astronomiques, le chronomètre et le baromètre permettent de calculer les angles, de déterminer les latitudes et les longitudes et de mesurer les altitudes avec précision. En s’appuyant sur ces instruments et sur le théorème de Thalès, La Hire et Cassini Ier commencent à trianguler (calculer la longueur) le méridien de Paris, qui s’étend de Dunkerque à Perpignan. Son fils, Cassini II, ne terminera ce travail que trente-cinq ans plus tard, en 1718.
3 LA CARTE DE FRANCE
À partir de ce premier travail, une perpendiculaire Brest-Paris-Strasbourg est tracée en 1733 avant d’étendre cette triangulation à toute la France. En s’appuyant sur ce maillage, Cassini II débute la réalisation de la première carte topographique nationale d’un pays conçue de façon systématique. Il s’agit de la carte géométrique commencée en 1756 et connue sous le nom de carte de Cassini. Sur celle-ci interviendront également son fils Cassini III et son petit-fils Cassini IV, qui réussira à achever l’oeuvre en présentant la dernière de ses 182 planches à l’Assemblée nationale en 1789. Les futures cartes d’état-major au 1/80 000 et les cartes actuelles de l’IGN sont les héritières de ce travail de titan.