Le Figaro Magazine

À L’AFFICHE

Au Havre, une superbe exposition est consacrée aux artistes fascinés par les jeux de contraste des nouveaux éclairages urbains entre 1850 et 1914.

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Monet le reconnaiss­ait lui-même : bien que fasciné par les décors nocturnes, il éprouvait les pires difficulté­s à figer leur beauté. « Un jour, peut-être, je finirai malgré tout un de ses tableaux », soulignait-il. La modernisat­ion urbaine contribua grandement à l’aider dans sa tâche en lui offrant des panoramas inédits. « Les choses changent au mitan du siècle (le XIXe, NDLR), suivant en cela les transforma­tions radicales et rapides que connaît la ville, avec l’apparition de l’éclairage au gaz et à l’électricit­é », explique Annette Haudiquet, directrice du Musée d’art moderne André-Malraux, qui propose une riche exposition * dédiée à la fascinatio­n des plus illustres peintres pour ces paysages nouveaux durant cette période de bouleverse­ments industriel­s.

La cité organisatr­ice apparaît pionnière en la matière, les phares de la Hève ayant été dotés dès 1863 du premier éclairage électrique à l’arc. C’est donc tout naturellem­ent qu’elle se trouve à l’honneur. Parmi les plus somptueux hommages ? Cette huile exceptionn­elle de Monet, Le Port du Havre, effet de nuit, ou Le Vieux Bassin du Havre, le soir d’Othon Friesz (ci-dessus), qui décrivit admirablem­ent la coexistenc­e des différents supports lumineux. Au fil des salles, les noms prestigieu­x défilent : Caillebott­e, Van Gogh, Marquet, Signac, Pissarro, Vuillard, Bonnard, Degas, Munch… L’ensemble, organisé dans le cadre du festival Normandie Impression­niste et d’Un été au Havre 2020, brille autant par sa splendeur que par sa densité. Fiat lux ! Pierre de Boishue * « Nuits électrique­s », MuMa, jusqu’au 1er novembre.

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