PLAN D’ÉPARGNE RETRAITE : 5 CRITÈRES POUR CHOISIR
Ne pensez pas seulement aux économies d’impôts : l’avenir de votre épargne dépend aussi de la qualité du plan d’épargne retraite (PER) que vous choisirez.
Si le PER représente un bon moyen de faire baisser ses impôts, il ne faut pas perdre de vue l’essentiel : il s’agit d’abord d’un placement destiné à se constituer un complément de revenus à la retraite. Les points clés.
1 LES FRAIS
Les assureurs et les banquiers n’hésitent pas à faire payer cher leurs nouveaux PER. Il n’est pas rare de voir des frais supérieurs à 4 % sur vos versements, de 1 % par an sur les capitaux gérés et une ribambelle de chargements plus discrets, mais tout aussi pesants : sur les arbitrages quand vous changez de support, sur les rentes viagères quand vous percevez vos revenus, sur les sommes transférées si vous n’êtes pas satisfait de votre plan durant les cinq premières années et désirez aller voir ailleurs. Au total, une addition assez indigeste. Pour trouver des plans bon marché, mieux vaut aller souscrire sur internet, où aucun frais n’est prélevé sur vos versements, et où les autres postes sont généralement raisonnables. Au-delà, ce sont souvent les mutuelles qui se montrent moins confiscatoires, ensuite les banques. Les assureurs traditionnels sont les mauvais élèves du PER.
2 LES CHOIX DE GESTION
Par défaut, l’épargne investie dans un PER l’est dans un mécanisme de gestion pilotée dite équilibrée, qui se charge de répartir votre épargne sur différents supports financiers (fonds en euros garantis, supports en actions ou diversifiés…), puis de réduire régulièrement la part des actifs les plus risqués. C’est une formule passepartout, mais pas forcément adaptée à tous les tempéraments, ni à tous les niveaux de patrimoine.
Mieux vaut choisir un plan qui offre ces gestions dites par horizon avec différents niveaux de risque (du prudent au dynamique) pour adapter le profil à vos besoins. Et c’est encore mieux si le plan propose des gestions profilées à risque constant, que vous piloterez vous-même en réduisant le niveau de risque lorsque vous le jugerez nécessaire. Pas envie de laisser le volant à un autre ? Préférez une gestion libre de votre épargne, pour réaliser vousmême votre allocation et procéder à des arbitrages quand vous le jugerez utile. Attention, tous les PER ne la proposent pas.
3 LA QUALITÉ DES SUPPORTS FINANCIERS
Les véhicules financiers qui vont porter votre épargne jusqu’à la retraite conditionnent fortement vos gains à la sortie. Même si ce n’est pas facile, renseignez-vous sur les fonds proposés dans le PER, et tentez de les comparer à des supports de même nature sur le marché pour voir s’ils sont compétitifs. Cela vous donnera une idée des performances à attendre de la gestion pilotée si vous choisissez cette voie, ou bien des supports que vous pourrez utiliser librement si vous retenez une gestion personnalisée.
4 LES CHOIX À LA SORTIE
Difficile de connaître aujourd’hui la meilleure solution pour récupérer votre capital à la sortie. Pour mettre toutes les chances de votre côté, assurez-vous que le plan vous permet de sortir librement en capital, au gré de vos envies ou de vos besoins, sans vous imposer un fractionnement contraignant. Et préférez un plan qui offre plusieurs options de rente viagère (lire p. 126) afin de pouvoir choisir, le jour venu, celle qui vous convient le mieux si vous prenez ce chemin.
5 LA POSSIBILITÉ DE TRANSFERT
Les promoteurs de PER ont le droit de retenir 1 % de votre capital total si vous désirez transférer votre plan dans un autre établissement, et s’il a été souscrit depuis moins de 5 ans. C’est un montant raisonnable, mais pour vous sentir entièrement libre de vos mouvements, choisissez plutôt un plan qui ne facture aucun frais de transfert. Vous le conserverez par choix, et non par contrainte. ■