ARNAQUES Les escrocs en veulent à votre épargne
Les escrocs redoublent d’ingéniosité pour vous soutirer votre épargne via des arnaques au placement. Pour ne prendre aucun risque, soyez vigilant et adoptez des règles de prudence efficaces.
Votre interlocuteur met-il en avant un investissement idéal réservé à quelques initiés ? Le placement proposé a-t-il été présenté à haut rendement et sans risque ? Êtes-vous incité à faire un versement rapidement ? Si vous avez répondu oui à ces trois questions, tirées de l’application Protect Epargne lancée par l’Autorité des marchés financiers (AMF), attention danger ! Vous êtes sans doute victime d’une des multiples sortes d’arnaques à l’épargne qui prolifèrent depuis plusieurs années.
LE MODE OPÉRATOIRE
Pour piéger le maximum de personnes en un minimum de temps, les escrocs adoptent un mode opératoire bien rodé. Au départ, ils hameçonnent les coordonnées d’épargnants en créant de fausses pages internet vantant un investissement en particulier et proposant d’envoyer de la documentation. Ensuite, ils contactent ces particuliers par téléphone en leur proposant une affaire en or, avec un discours très persuasif et rassurant. Ils vous font ensuite croire que vous êtes gagnant, quitte à vous reverser une partie de vos prétendus gains, mais, après avoir viré une somme importante sur leur compte, souvent situé à l’étranger, ils disparaissent et partent monter une autre arnaque. Redoublez de méfiance si le « conseiller » vous propose un placement à la mode, car ces malfaiteurs lisent la presse patrimoniale et adaptent leurs discours. À titre d’exemple, après de « miraculeux » investissements dans les diamants, a déferlé la vague des placements spéculatifs sur le Forex (marché des devises convertibles) puis sur les cryptomonnaies, bitcoin en tête. Les thèmes d’investissements actuellement privilégiés sont moins exotiques. Ainsi, depuis un an, une série d’arnaques a visé les investissements dans le vin, le whisky ou le champagne. Une autre a touché les places de parking dans les aéroports, les chambres dans des Ehpad ou les parts de sociétés civiles de placement immobilier (SCPI). Pour ces trois dernières, les escrocs sont allés jusqu’à pirater les visuels de sociétés de construction – Vinci a porté plainte pour l’utilisation frauduleuse de son nom – ou les coordonnées de conseillers en gestion de patrimoine ayant pignon sur rue. Enfin, sachez que les escrocs surfent aussi sur l’actualité. Pour preuve, cette page d’hameçonnage qui proposait d’investir dans l’hydrochloroquine en pleine crise sanitaire.
LES BONS RÉFLEXES
Pour éviter de vous retrouver face à ces aigrefins, ne laissez jamais vos coordonnées personnelles en ligne. Ne répondez pas non plus au téléphone à un « expert en placements », prenez rendez-vous physiquement pour discuter en face à face avant de confier votre argent. Cela ne vous empêchera pas de tomber sur une personne mal intentionnée, mais vous évitera une grande partie des arnaqueurs qui agissent à distance. Faites aussi preuve de bon sens : avec des taux d’intérêt historiquement bas, il est impossible de trouver un placement sans aucun risque et très rémunérateur. Enfin, avant de vous engager, consultez des sites officiels. Celui de l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR) enregistre tous les professionnels de la finance agréés ou immatriculés et fournit leurs coordonnées. Celui de l’AMF donne de très bons conseils et tient à jour une liste noire des sociétés interdites d’exercice. Si, malgré toutes ces précautions, vous avez été victime d’une escroquerie : agissez rapidement. Signalez l’arnaque à l’ACPR ou l’AMF, pour éviter que d’autres épargnants ne soient piégés. «Même s’il est malheureusement très peu probable de récupérer son argent, il faut absolument porter plainte de manière documentée avec des copies d’e-mails, enregistrement des échanges téléphoniques, d’ordre de virement », insiste Claire Castanet, directrice des relations avec les épargnants à l’AMF.