MISE À JOUR
Au même titre que le béret et la baguette, les pantoufles, longtemps associées à nos grands-parents, constituent une valeur essentielle de notre patrimoine.
EN QUÊTE DE CONFORT
Au Moyen Âge, les paysans, à la place de la paille, glissaient déjà l'ancêtre de la charentaise dans des sabots pour avoir chaud aux pieds et un peu plus de confort grâce à la languette qui protège le cou-de-pied du contact du bois. Mais c’est sous le règne de Louis XIV que les charentaises apparaissent sous leur forme actuelle. Grâce à la semelle en feutre, les valets étaient encouragés à porter leurs chaussons, baptisés les « silencieuses », parce que non seulement leurs déplacements étaient discrets, mais ils entretenaient par là même le lustre des parquets.
LE PLÉBISCITE DU “COUSU-RETOURNÉ”
En 2019, l’Institut national de la propriété industrielle (INPI) a attribué à la charentaise de Charente-Périgord l’appellation « indication géographique protégée ». Une manière de préserver le savoir-faire historique local du « cousu-retourné » utilisé par les trois derniers fabricants de la région, et dont les produits sont destinés à des enseignes branchées, comme La Pantoufle à Pépère, Princesse tam.tam, Saint James et Le Slip Français, à la grande distribution ou à la vente par correspondance.
NI DROITE NI GAUCHE
Le berceau de la charentaise se situe près des affluents de la Charente. Son design écossais a été créé par Théophile Rondinaud, en 1907, un cordonnier installé à La Rochefoucauld (Charente). Les charentaises étaient fabriquées à partir des excédents d’uniformes de la Marine royale et des rebuts de feutrine des papeteries locales, qui l'utilisaient pour sécher le papier. Comme les espadrilles, elles n’ont ni pied gauche ni pied droit. C’est à force de les porter que l’on donne l’empreinte au chausson.
À ses belles heures dans les années 1970, la production de charentaises était de 20 000 paires par jour. Actuellement, elle se situe à 300 000 paires par an. Le prix de vente varie entre 35 et 60 euros.