LES INDISCRÉTIONS
Ne parlez pas d’Arnaud Montebourg à Éric Woerth, les répliques fusent, impitoyables. « C’est un irresponsable notoire, fustige le président de la commission des Finances de l’Assemblée nationale. C’est un camelot. Il attire du monde, mais ce qu’il vend ne marche jamais. » Mais ce qui agace le plus l’élu LR, c’est que des responsables de son parti, et pas des moindres, lorgnent vers l’ancien ministre de François Hollande dans la perspective de l’élection présidentielle. « Il n’y a aucun point de convergence entre lui et nous », insiste Éric Woerth, effondré de voir que d’autres proposent le revenu universel cher à Benoît Hamon, autre ancien ministre PS, dont la campagne présidentielle ne fut pas un succès retentissant.
« On doit aussi se vacciner contre la connerie ! Il y aurait des files d’attente assez longues ! » Quand Éric Woerth se met à faire du Michel Audiard, les rangs des LR tremblent. Il doit voir bientôt Xavier Bertrand et n’hésitera pas à lui dire ce qu’il pense de cette idée, initiée par le candidat à la présidentielle (lire Le Figaro Magazine du 18 décembre 2020) : « Si le directeur de campagne est Arnaud Montebourg, on peut s’inquiéter. C’est une vision cynique de la politique. Ceux qui font ça sont des opportunistes », dénonce celui qui prône pour 2022 un discours de vérité n’éludant pas les vrais sujets pour affronter l’opinion publique. Et à ceux qui expliquent que se rapprocher d’Arnaud Montebourg revient à faire comme Nicolas Sarkozy en 2007 qui parlait à la gauche, Éric Woerth rétorque, cinglant : « Nicolas Sarkozy ne prenait pas leurs idées. Il était sur ses convictions et eux le suivaient. »