LITTÉRATURE

Nice-Ville, de Patrick Besson, Flammarion, 192 p., 19 €.

★★★

Avec son 81e livre, Patrick Besson rassemble sa vie niçoise de 1974 à nos jours. Né à Montreuil et vivant à Paris, l’écrivain a trouvé là, comme à Belgrade autrefois, une ville d’adoption. Voici donc un carnet intime aux échos universels fait de souvenirs et d’instantanés. Défilent des hôtels, des restaurants, des femmes aimées, des lectures. On se souvient des écrivains Raoul Mille et Louis Nucéra. Le Clézio, autre Niçois célèbre, passe par là notamment le temps d’un déjeuner à La Petite Maison. Les pages consacrées à Guy Pesucci, vieil ami de Besson disparu en 2012, serrent le coeur. Le cinéma n’est pas oublié. Les petits farcis, l’OGC et les galets non plus. Tout cela est grave et léger, drôle et tendrement désenchanté.

Patrick Besson est de ces écrivains à la mémoire longue pour lesquels le temps n’est jamais perdu. « Lire Proust une fois dans sa vie, ce n’est pas assez. Il en faut au moins deux : quand on est jeune et quand on est vieux. D’abord on imagine l’existence telle qu’elle est, puis on la retrouve telle qu’elle fut. Et peut-être aussi une dernière fois quand on n’est ni jeune ni vieux, sans arrière-pensée mélancolique, pour le plaisir des mots », écrit-il. Ce plaisir des mots imprègne Nice-Ville d’une lumière automnale. L’automne, la meilleure saison selon Besson pour découvrir les rues, les personnages, les paysages, les ambiances de cette ville à laquelle il adresse une belle déclaration d’amour.