NAPOLÉON
par lui-même
LE MEILLEUR MOYEN DE TENIR SA PAROLE EST DE NE JAMAIS LA DONNER.
Je suis ennuyé de la nature humaine ! J’ai besoin de solitude et d’isolement, la grandeur m’a nui ; le sentiment est desséché. La gloire est fade à vingt-neuf ans, j’ai tout épuisé. Il ne me reste plus qu’à devenir bien vraiment égoïste ! 25 juillet 1798 à son frère Joseph
Tu es le seul homme sur la terre pour qui j’ai eu une vraie et constante amitié. 15 juin 1796 à son frère Joseph
Je lis dans les journaux que l’on me fait écrire à ma mère une lettre dans laquelle je dis que je serai à Milan dans un mois. Bien souvent je ne dis pas ce que je sais, mais il ne m’arrive jamais de dire ce qui sera. 19 mai 1800 à ses collègues Cambacérès et Lebrun
QUEL ROMAN POURTANT QUE MA VIE !
Ta dernière lettre est froide comme l’amitié. Je n’y ai pas trouvé ce feu qui allume tes regards, et que j’ai cru quelquefois y voir. J’ai trouvé que tes lettres précédentes oppressaient trop mon âme ; la révolution qu’elles y produisaient attaquait mon repos et asservissait mes sentiments. Je désirais des lettres plus froides ; mais elles me donnent le glacé de la mort. 27 avril 1796 à Joséphine
Je n’ai qu’une passion, qu’une maîtresse : c’est la France : je couche avec elle.
Votre caractère et le mien sont opposés : vous aimez à cajoler les gens et à obéir à leurs idées. Moi, j’aime qu’on me plaise et qu’on obéisse aux miennes. 14 mars 1814, Reims, à Joseph
Je suis très honnête homme : j’ai la bêtise de croire à la sainteté des liens de famille.
On marche plus vite quand on marche seul.
Je vais dans ma retraite substituer la plume à l’épée. L’histoire de mon règne sera curieuse : on ne m’a vu que de profil, je me montrerai tout entier.
Madame, je vous confie les destinées de la France. Faites de mon fils un bon Français et un bon chrétien, l’un ne saurait aller sans l’autre. À Madame de Montesquiou, gouvernante du roi de Rome.
Je ne ferai pas et n’ai jamais fait un pas pour éviter la mort. 1814
ON ME CROIT SÉVÈRE ET MÊME DUR. TANT MIEUX, CELA ME DISPENSE DE L’ÊTRE.
Sommes-nous donc des bandits, et ne suis-je qu’un usurpateur ? Je n’ai détrôné personne, monsieur, j’ai trouvé, j’ai relevé la couronne dans le ruisseau, et le peuple l’a mise sur ma tête : qu’on respecte ses actes !