Le Figaro Magazine

WEEZER À NOUVEAU DANS LE VISEUR

- Nicolas Ungemuth

Etats-Unis, 1994. Le grunge est moribond et Kurt Cobain suicidé, tandis qu’en Angleterre, la britpop d’Oasis et Blur rayonne, fortement influencée par les Beatles et les Kinks. En Amérique, un groupe a une idée saugrenue : réactiver un genre oublié depuis la fin des années 1970, baptisé « power pop ». Du rock joyeux et très mélodique aux refrains irrésistib­les, mais avec de grosses guitares. Weezer est né, et son principal compositeu­r, Rivers Cuomo, est très doué. Un premier album, surnommé « The Blue Album », est propulsé par deux tubes énormes : Buddy Holly (la vidéo s’inspirant de la série Happy

Days, avec le Fonz, cartonne sur MTV, qui règne encore), et Undone – The Sweater Song qui brille par son excellence aussi efficace qu’hilarante. Le morceau commence comme un pur plagiat des Pixies (I Bleed), puis s’envole vers les cimes pop, avec des paroles inattendue­s, c’est le moins qu’on puisse dire (« Si tu veux détruire mon pull, n’oublie pas de tenir le fil pendant que je m’éloigne »). Les critiques et le public adorent, deux autres albums de très bonne qualité sortent en 1996 et 2001, puis tout le monde lâche l’affaire tandis que le groupe s’égare.

Le voici de retour à son meilleur. Avec OK Human * – soit le contraire de OK Computer, de Radiohead… –, Cuomo a décidé rendre hommage à l’un de ses albums favoris,

Pet Sounds, des Beach Boys. Les grosses guitares, devenues pénibles, ont disparu, remplacées par du violoncell­e et des instrument­s plus discrets, mais les mélodies, toujours aussi pop et élaborées, sont impeccable­s. Welcome back.

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