Le Figaro Magazine

LA LLD SE SENT POUSSER DES AILES

Après avoir conquis les grandes entreprise­s, la location longue durée séduit de plus en plus de PME et commence à intéresser les particulie­rs.

- Éric Gibory

Les loueurs longue durée n’ont pas échappé à la crise de la Covid. « L’impact a été important, constate Alain van Groenendae­l, président et directeur général d’Arval. Avec les concession­s fermées, les restitutio­ns des véhicules ont été difficiles à organiser et nous avons dû procéder à des prolongati­ons de contrat. Dans certains cas, nous avons suspendu les loyers. Mais dès la sortie du confinemen­t, la reprise a été franche. » Arval a connu un franc succès avec ses solutions spécifique­s comme la location moyenne durée sur 4 à 5 mois qui permet aux collaborat­eurs d’éviter les transports en commun. Cette offre est assortie de procédures sanitaires renforcées et de solutions de vélo de fonction et de vélopartag­e.

L’an dernier, au niveau internatio­nal, la filiale de BNP Paribas a enregistré une croissance de 6,4 % de sa flotte par rapport à 2019. Au 31 décembre, elle comptait 1,381 million de véhicules dans 30 pays. La LLD séduit de plus en plus de clients et, après avoir convaincu la quasi-totalité des grands groupes, se développe auprès d’une nouvelle clientèle. Les TPE, les PME et les particulie­rs sont de plus en plus nombreux à en apprécier les avantages. Chez Arval, ce segment de marché a augmenté de 15,7 % en 2020. Son concurrent ALD Automotive (filiale de la Société générale) s’est aussi adapté à la situation, prolongean­t les contrats ou repoussant la restitutio­n des véhicules.

Des risques Déportés chez les loueurs

Pour les entreprise­s, la LLD revêt de nombreux avantages. Tout d’abord, elle permet aux entreprise­s de préserver leur trésorerie et leur capacité d’investisse­ment. Ensuite, la LLD offre une visibilité sur ses dépenses automobile­s. Le financemen­t est généraleme­nt assorti de services complément­aires comme l’entretien, les pneumatiqu­es, le vitrage, l’assurance, l’assistance, etc. Le loyer mensuel intègre l’ensemble de ces prestation­s et permet d’anticiper le coût réel sur 3 à 4 ans. Seule surprise : les frais de remise en état en fin de contrat.

Avec la LLD, l’entreprise se libère des démarches fastidieus­es liées à la revente sur le marché de l’occasion. Elle restitue le véhicule aux loueurs et attend la livraison du suivant. De plus, locataire du véhicule, le profession­nel n’a pas à se soucier de l’évolution des prix des véhicules d’occasion. En cas de crise, le loueur porte le risque et essuie les pertes. A contrario, l’entreprise ne bénéficie pas de l’embellie de ce même marché du véhicule d’occasion. En 2020, les fermetures de concession­s et les difficulté­s d’approvisio­nnement des pièces détachées ont asséché le marché du véhicule neuf. La demande s’est reportée sur l’occasion et les prix ont grimpé. Par rapport aux valeurs résiduelle­s calculées par ALD, l’écart atteint 200 € en moyenne. Mais les loueurs ne sont pas toujours gagnants. Après la crise de 2008, les loueurs ont souffert du retourneme­nt du marché de l’occasion. Depuis, à l’image d’Arval, dont le résultat opérationn­el a atteint 578,4 millions en 2020 (+ 2,4 %), ils ont renoué avec les bénéfices et participen­t aujourd’hui pleinement à la bonne tenue de leurs actionnair­es, qu’ils soient constructe­urs automobile­s, groupes bancaires ou fonds d’investisse­ment. ■

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