Stéphane Simon
Un anticonformiste chez les modernes
Le producteur télé fondateur de la société TéléParis multiplie les initiatives sur le web et les réseaux sociaux. Sa collaboration avec Michel Onfray – Front populaire – recueille un franc succès. Idem pour la plate-forme Neo, dédiée à la France et à son patrimoine.
C’est un bosseur, l’es- prit toujours en éveil. « Stéphane Simon est un faiseur de tendances », a coutume de dire la productrice Alexia Laroche-Joubert au sujet du créateur de TéléParis. Ce chef d’entreprise de 54 ans s’impose aujourd’hui sur le terrain digital après avoir proposé une centaine d’émissions télévisuelles en vingt-cinq ans (dont les emblématiques « Rive droite/Rive gauche » sur Paris Première, « Concerts sauvages » sur France 4, « La Boîte à musique » sur France 2 ou « Salut les Terriens » sur Canal+).
« J’ai opéré une diversification de mes activités il y a sept ans, indique-t-il, en créant des web TV de niche avec une forte communauté. » Naissent alors des collaborations en tout genre sur la toile, avec les journalistes Natacha Polony, Aymeric Caron ou Daniel Riolo, l’avocat GillesWilliam Goldanel, l’humoriste Sandrine Sarroche… et surtout Michel Onfray. Une rencontre marquante.
« Avec le temps, il se faisait de plus en plus agresser sur les plateaux, confie l’ex-reporter de France-Soir. Il y avait toujours un chien de garde contre lui, qui l’empêchait de développer son propos. Moi, je défendrai toujours la liberté d’expression contre des chroniqueurs s’érigeant en Robespierre ou en Saint-Just. Je lui ai dit : “Vous êtes un tribun à vous tout seul, vous n’avez pas besoin de la télévision pour vous exprimer.” En plus, à cette époque, il n’existait encore aucune web TV tenue par un philosophe. » Banco ! La suite leur donne raison. Le lancement du site Front populaire, dédié à l’actualité du souverainisme de droite et de gauche, constitue une vraie réussite. Les abonnements s’envolent, tout comme les exemplaires de la revue trimestrielle qui l’accompagne (100 000 exemplaires écoulés dès le démarrage). Une démarche qui lui vaudra d’être comparé par ses détracteurs au sulfureux Steve Bannon. Succès oblige…
Fort de cette expérience réussie et insensible aux caricatures, le producteur a profité des confinements pour créer d’autres concepts. Avec quatre associés, dont Bernard de La Villardière, de M6, il trouve encore la bonne idée en participant à la création d’une plateforme 100 % vidéo, dédiée à la France, accessible sur les réseaux sociaux et se voulant bien différente de ses homologues Konbini ou Brut. « La plate-forme Neo est née d’un constat : personne ne parlait de notre patrimoine, des choses que nous avions en commun. Notre objectif a donc été de créer un média de proximité qui parlerait avec bienveillance de notre pays et des gens qui le composent. »
du courage et des convictions
Les retours positifs ne tardent pas. Au-delà de toutes les espérances des initiateurs du projet, puisque leur média affole Facebook en atteignant 40 millions de vues par mois. « Nous avons un an d’avance sur le business plan », se félicite Stéphane Simon, depuis ses locaux de LevalloisPerret, où s’activent une cinquantaine d’employés. Cela lui a valu une nouvelle salve de la part des hérauts de la bien-pensance, selon lesquels il serait devenu, cette fois-ci, un disciple de Jean-Pierre Pernaut ! Mauvaise nouvelle pour eux, il travaille à une « verticale », adressée à un autre public, mais portant les mêmes valeurs. Beaucoup de professionnels saluent l’intuition de Stéphane Simon et son courage pour avoir fait équipe avec des personnalités honnies par le système. « Il faut savoir prendre ses responsabilités, conclut-il. Le succès de nos initiatives témoigne du ras-le-bol des Français sur de nombreux sujets. De mon côté, j’organise des débats depuis plus de vingt ans. J’ai fait mes preuves. Et je revendique d’avoir des convictions, comme la défense de la liberté d’expression ou mon combat en faveur de l’Arménie, tout en continuant à produire des spectacles. » Tout est dit. Directement. Simplement. Franchement.