UN GéNIE à L’oeuVRE
★★★ La Machine de Pascal, de Laurent Lemire, Grasset, 142 p., 16,50 €.
En 1642, dans son bureau de Rouen, un bon fils de 19 ans au « teint cireux » met au point la première machine à calculer, pour aider son père dans sa tâche de surintendant chargé des recettes fiscales. Il invente le sautoir permettant la retenue automatique, en parvenant à faire coïncider lois arithmétiques et mécaniques sur des roues dentées. Mieux, il fait exécuter par un objet des opérations de l’esprit. Le jeune homme s’appelle Blaise Pascal (1623-1662). Sa machine sera baptisée la « Pascaline ». Ou « roue de Pascal ». Hélas, trop chère et fragile, elle sera un échec commercial. Il n’en reste que neuf exemplaires au monde, dont trois au Musée du Conservatoire national des arts et métiers, à Paris. Au-delà de l’histoire de l’invention, c’est une biographie à la pointe sèche que déroule Laurent Lemire, entre science, philosophie et mystique. Car si le futur auteur des Pensées a conçu sa calculatrice, celle-ci a aussi « écrit Pascal », cet « effrayant génie »
(Chateaubriand).