Le Figaro Magazine

L’ART DE L’INJURE

NoUs vivons Une époqUe formidable, par nicolas UngemUth

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Beaucoup de Français, c’est bien connu, se désintéres­sent de la politique. De longs débats télévisés à répétition ne risquent pas de les réveiller en cette période de campagne présidenti­elle. Les politiques sont des hommes et des femmes comme les autres : ils peuvent être méchants. Pour ne pas l’oublier, il est utile de lire la nouvelle édition du Petit dictionnai­re des injures politiques (Éditions du Rocher, sous la direction de Bruno Fuligni). Récemment, l’injure politique est devenue rare, ou assez bas de gamme. François Hollande (que Mélenchon traitait de « capitaine de pédalo ») a comparé Emmanuel Macron à une grenouille sautant de nénuphar en nénuphar.

Il se prend pour Jean de La Fontaine. On a vu mieux, comme le prouve cet ouvrage déchaîné. Ainsi de Nicolas Sarkozy à propos de Jean-François Copé : « Il a une réelle propension à susciter l’antipathie. Il ne s’en rend pas toujours compte, ce qui peut contribuer à aggraver le problème. » « C’est un chanteur de variétés. Il ne dirige pas le groupe, il fait son show ! Il ne dirige pas les réunions, il fait des vocalises ! » Mitterrand sur Giscard : « Je le verrais assez bien baron du chômage, marquis des Inégalités, comte de la Hausse des prix, duc de la Technocrat­ie, prince de l’Électorali­sme, et roi de l’Anesthésie. » Hollande sur Taubira : « Je salue Christiane Taubira… Sa voix peut porter, même quand elle ne dit rien. » La palme de l’injure politique revient à Hubert Védrine : « On peut certaineme­nt conserver Ségolène Royal (photo) comme ambassadri­ce des Pôles. À condition de la congeler sur place. »

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