PATRICK STEFANINI
L’expert ès campagnes de Valérie Pécresse
Chiffres, analyses, propositions : l’énorme travail fourni par Patrick Stefanini pour écrire Immigration. Ces réalités qu’on nous cache * a été allègrement pillé par tous les candidats à la primaire de la droite, qui l’ont d’ailleurs cité lors de leurs débats télévisés. L’ancien secrétaire général du ministère de l’immigration, de l’intégration et de l’identité nationale ne savait pas, à l’époque où il s’est lancé dans cette entreprise éditoriale, qu’il dirigerait la campagne de Valérie Pécresse. Ni que la présidente de la région Île-de-France aurait tant de mal à s’imposer dans les sondages face à ses challengers. Mais quand on a, comme Patrick Stefanini, piloté entre autres les campagnes de Jacques Chirac en 1995, de Valérie Pécresse, déjà, aux régionales de 2015 et de François Fillon en 2017, on sait que les mieux placés dans les enquêtes sur les intentions de vote ne sont pas forcément les gagnants de l’élection. L’âpreté de la bataille ne lui fait pas peur : il l’a luimême éprouvée en échouant à plusieurs reprises, notamment quand il a brigué la succession d’alain Juppé, dont il est proche, aux législatives de 1997 à Paris. en juin, il a enfin été élu aux départementales dans les Yvelines.
Le 22 juillet, quand Valérie Pécresse l’a sollicité, quelques heures après l’annonce de sa candidature à la primaire des républicains, le haut fonctionnaire de 68 ans a « tout de suite » dit oui. Ces deux-là se connaissent par coeur. après l’avoir menée à la victoire contre le socialiste Claude Bartolone en 2015, il a dirigé les services de la région. Puis en 2017, il a participé à l’organisation de son mouvement, Libres !, dont il a mis en place les groupes de travail.
Parce que « les directeurs de campagne ne sont pas des mécaniciens », Patrick Stefanini revendique des « convictions communes » avec sa candidate. Chez Valérie Pécresse, qui s’est « longuement préparée » à la présidentielle, il apprécie particulièrement l’« extraordinaire détermination » – « quand elle s’est fixé un objectif, elle ne lâche jamais prise » –, l’« empathie pour les difficultés de nos concitoyens », « ce qui la situe dans la tradition chiraquienne et la distingue d’Emmanuel Macron »,
et « un spectre des intérêts intellectuels beaucoup plus large que la plupart de ses rivaux ». traduction : elle ne s’intéresse pas qu’aux sujets régaliens, même si elle a choisi un directeur de campagne qui a consacré une large partie de sa carrière à l’immigration.
* Robert Laffont, 330 p., 20 €.