THARAUD AU COEUR DE SCHUBERT
Schubert fait partie de la vie d’Alexandre Tharaud, comme de celle de tout pianiste classique. Dès les premières années de conservatoire, les pièces faciles du compositeur autrichien servent d’exercice aux élèves. Leur simplicité n’est cependant qu’apparente : l’oeuvre de Schubert est à l’image de sa vie, difficile et profonde. Solitaire, mal aimé, moqué en raison de son physique, il a laissé une oeuvre qui ne souffre ni grandiloquence ni surinterprétation. Jouer Schubert exige de comprendre ses inspirations intimes, de s’immiscer dans ses jardins secrets. Pour ajouter aux difficultés, le compositeur a laissé très peu d’indications aux interprètes, notamment concernant le jeu des pédales.
Si Alexandre Tharaud a toujours été familier de l’oeuvre, c’est aujourd’hui avec la maturité d’un grand pianiste qu’il aborde les Impromptus et les Moments musicaux. Il les a enregistrés dans l’ancienne salle de bal du XIXe siècle de la Siemensvilla, à Berlin, où il a fait venir un piano spécialement de Paris – c’est dire si Deutsche Grammophon a mis les moyens pour ce nouvel album. Il s’est aussi employé à transcrire pour piano quatre extraits de la musique de scène écrite en 1823 pour Rosamunde. La pièce est aujourd’hui tombée dans l’oubli, mais sa musique reste l’une des plus populaires du compositeur. Un disque de plénitude et de questionnements.
Concert à la Philharmonie de Paris le 28 novembre, à la Nuit de la déprime aux Folies-Bergère le 29, puis au Palais des congrès de Strasbourg les 2 et 3 décembre.