Le Figaro Magazine

Hachis to hachis

-

noUs vivons Une époqUe formidable, par nicolas UngemUth

Jusqu’ici, les mauvais jeux de mots étaient réservés aux salons de coiffure : « Tif et Tondu », « Coloc at Hair », « D’Coiff », « Mission Hair », « Diminu-Tif », « L’Hair du Temps », « Attrac’Tif », « Speed Hair Man » (pour les clients pressés), « Adult Hair », « Faudra Tif’Hair »… La profession n’a désormais plus ce monopole. On se souvient que le président Emmanuel Macron avait un jour conseillé à un chômeur de traverser la rue pour trouver un emploi. C’est en traversant le boulevard du Montparnas­se qu’une idée a germé. En façade d’une chaîne de restaurati­on, la mention suivante (photo) : « I want to steak frites ».

Le « créatif » employé par une agence de publicité a sans doute dû gagner une somme rondelette pour ce message vraiment épatant, comme disait Jean d’Ormesson. Sans doute un fan du groupe Queen, qui avait eu plusieurs tubes, dont I Want to Break Free, chanté par un Freddie Mercury qui, outre sa moustache, avait les dents si longues que certains l’avaient méchamment surnommé « le décapsuleu­r humain ». Voici donc un moyen de gagner sa vie : inventer des slogans idiots pour les restaurant­s. Quelques idées pour les lecteurs économique­ment faibles : « Let It Beef » (Beatles antivégans),

« Take a Wok on the Wild Side » (Lou Reed sous influence asiatique), « Miam Miam Mia » (Abba, pour les pizzerias bas de gamme), « Frites Fighting Man » (Rolling Stones à la belge), et le meilleur pour la fin : « Hachis to Hachis » (David Bowie promouvant la viande hachée à la purée). Pour trouver un job, ce n’est pas compliqué : il suffit d’avoir des idées.

 ?? ??

Newspapers in French

Newspapers from France