Le Figaro Magazine

LES VALSEUSES, LA NOUVELLE VAGUE JURASSIENN­E

Au fin fond du Jura se trouve un étonnant domaine produisant des vins naturels aux noms d’airs brésiliens.

- Casaantoli­a.com Alicia Dorey

En 2018, Antoine Le CourtChede­vergne, vigneron « volant » d’origine angevine, voguant du Chili à l’Australie au gré de projets viticoles, atterrit au Brésil, où il rencontre Julia, pauliste et traductric­e de français. La même année, Antoine remet les voiles vers le Jura, où il entend vinifier quelques cuvées toutes personnell­es chez Alice Bouvot du domaine de l’Octavin. Si l’idée de départ était de poursuivre la valse entre les deux continents, les vendanges opulentes du millésime l’obligent à rester sur place, et à trouver un lieu où vinifier tranquille­ment les cuvées de l’année. Un hangar, un garage, tout aurait pu faire l’affaire, mais lorsqu’ils tombent sur cette immense maison de Planchespr­ès-Arbois, impossible de faire marche arrière. « En réalité, c’est cette maison qui nous a trouvés », affirme Julia. Si l’endroit dépasse de loin leurs ambitions initiales en matière de volume, ils décident d’en faire un gîte, afin « d’accueillir des gens intéressés par le vin nature… ou par la nature tout court. »

Aujourd’hui, Casa Antolià forme une sorte d’éden bucolique composé de lumineuses chambres au mobilier chiné, et d’une grande cuisine où goûter aux vins de la maison. ici, point d’Arbois, de crémant ou de côtes-dujura, mais d’exotiques assemblage­s de raisins glanés auprès de vignerons « natures » aux quatre coins de la France : de Jean-Marc dreyer en Alsace à Anthony tortul du Languedoc en passant par Pierre Boyat dans le Beaujolais, cette activité de négoce leur permet de jouir d’une liberté absolue, mêlant chaque année différente­s régions, cépages et intentions.

UN PRESSOIR CENTENAIRE

en cave, surtout des cuves, quelques barriques, un oeuf en grès, et un pressoir centenaire, chiné lui aussi. « Cela fait partie de la philosophi­e du projet. Aucun meuble moderne, et le moins de mécanisati­ons possible, afin de respecter le calme des villageois. » Après 10 000 bouteilles par an sur une dizaine de cuvées, le domaine entend replanter des vignes afin de réveiller un vignoble local endormi depuis les années 1980. vaste programme. enfin, pourquoi les valseuses ? Pour la musique. et en hommage à des vins aussi libres qu’un depardieu chez Bertrand Blier.

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