Le Figaro Magazine

RAMER SUR LE SABLE

- PAR NICOLAS UNGEMUTH

Cette chère Christiane Taubira… Du haut de sa victoire à la primaire populaire et ses 400 000 votants, elle s’y voyait déjà. À quelques jours de la date butoir, elle a reçu à peine plus de 100 parrainage­s. Autant dire que pour aller jusqu’à 500, la mission est impossible. Elle n’est pas la seule à ramer sur le sable, mais ce chiffre est tout de même assez humiliant, surtout lorsqu’on sait que sa rivale, la maire de Paris, a reçu plus de 1 000 signatures, alors qu’elle se situerait entre 1,5 et 3 % d’intentions de vote. Mais Anne Hidalgo a affirmé ne pas croire aux sondages et vouloir aller jusqu’au bout, c’est-à-dire, sans doute, jusqu’à 0 %. Côté Taubira, comme l’a révélé L’Obs dans un article amusant intitulé

« Un petit tour et puis s’en va ? », Christian Paul, chargé du projet de madame, a déclaré : « Nous irons chercher les parrainage­s avec les dents… » Pourquoi pas avec les pieds, à ce stade ? Ségolène Royal, elle, encourage à voter Mélenchon, actuelleme­nt l’homme fort de la gauche. C’est décidément une femme de conviction. Que reste-t-il de cette étonnante débâcle ? La preuve que les ego ne suffisent pas. Mme Taubira s’est invitée dans la campagne, persuadée d’emporter la gauche haut la main. Elle repart bredouille. Mme Hidalgo, certaine d’être la femme de la situation après avoir déclaré à plusieurs reprises qu’elle ne se présentera­it pas, ne décolle pas dans les intentions de vote.

Son projet est à l’image de ce que l’on peut voir boulevard Haussmann, à Paris (photo) : un arbrisseau planté dans un bac à sable où les chiens viennent se soulager.

 ?? ??

Newspapers in French

Newspapers from France