KENNETH BRANAGH, TOUT BLANC, TOUT NOIR
Après « Mort sur le Nil », le cinéaste sort « Belfast », son film le plus personnel.
Certains confinements ont été plus productifs que d’autres. La preuve avec Kenneth branagh qui, moins d’un mois après la sortie de Mort sur le Nil, livre une autre réalisation, à l’opposé de son adaptation haute en couleur du roman d’agatha christie. filmée dans un noir et blanc esthétique, retraçant les événements qui mirent fin à l’insouciance de son enfance, Belfast se présente comme son oeuvre la plus personnelle. Pour redonner vie à son quartier paisible de la capitale d’irlande du Nord et aux manifestations qui vinrent y semer la violence à l’été 1969, le cinéaste a convoqué des acteurs sensibles et subtils comme caitriona balfe, Jamie Dornan ou la magistrale Judi Dench, et guidé les premiers pas de Jude hill, comédien à la bouille aussi éloquente qu’adorable. c’est à travers ses yeux, ou plutôt ceux de buddy, un gamin de 9 ans choyé par ses parents, que l’on découvrira « le chaos et l’hystérie, un nouveau paysage urbain fait de barrières et de contrôles, et peuplé de bons et de méchants ».
en calant le tempo de son film sur la colère qui gronde, Kenneth branagh signe une chronique autobiographique haletante et poignante qui a déjà remporté le Golden Globe du meilleur scénario et n’apparaît pas moins de sept fois dans la liste des nominations aux Oscars. en attendant les résultats, le 28 mars prochain, celui qui s’inscrit déjà parmi les grands favoris se concentrera sur son prochain long-métrage : Italian Shoes, dans lequel anthony hopkins incarnera un chirurgien exilé sur une île où il retrouvera une ancienne conquête. L’occasion de rappeler Judi Dench et de signer sûrement une de ces fictions intimistes où il excelle.
* En salles le 2 mars.