Le Figaro Magazine

“La France est le pays qui a le plus protégé ses citoyens”

Bruno Le Maire

- les indiscréti­ons de carl meeus

Ministre de l’économie et des Finances, bruno Le Maire est aux premières loges des crises qui jalonnent la fin du quinquenna­t d’Emmanuel Macron. Après la gestion économique des conséquenc­es de l’épidémie de Covid, le voici à gérer celles de la guerre en Ukraine, qui entraînent une hausse des prix des matières premières, et donc une baisse du pouvoir d’achat des Français. Pour lui, c’est une évidence, le prochain quinquenna­t sera plus difficile que le précédent. En raison justement des difficulté­s économique­s sans précédent et de la guerre qui revient sur le continent européen. Pour autant, il n’envisage pas la campagne présidenti­elle comme un long fleuve tranquille pour un candidat à sa réélection. En Allemagne, l’année dernière, comme en Espagne il y a deux ans, tout ne s’est-il pas joué dans les quatre ou cinq derniers jours ? Du coup bruno Le Maire fait campagne à la télévision et sur le terrain, multiplian­t les déplacemen­ts et les meetings pour rappeler que « la France est le pays qui a le plus protégé ses citoyens et le plus tôt. On a mis 26 milliards sur la table ». son nom revient souvent comme premier ministre d’un Emmanuel Macron réélu. bruno Le Maire esquive la question, s’en remet aux choix de celui qui sera réélu tout en clamant sa volonté de rester à bercy. Changer de portefeuil­le ministérie­l ne semble pas être sa priorité après cinq années passées à bercy. D’autant qu’à ce poste, il a pu bénéficier d’une large autonomie, densifier son réseau internatio­nal et, chose rare pour un ministre des Finances, dépenser sans compter. Mais pourquoi prendre le risque de continuer alors qu’il lui faudra gérer une dette qu’il a contribué à creuser avec l’applicatio­n du « quoiqu’il en coûte » ? En ce moment, le ministre lit le livre d’Erik Larson sur Winston Churchill (La Splendeur et l’Infamie, Le Cherche Midi). Au moment où il va être nommé premier ministre en 1940, après la déclaratio­n de guerre, il a un accès de dépression et se confie à sa femme. Pourquoi accepter d’être nommé premier ministre à un moment périlleux alors qu’il a eu, au fond, une belle carrière politique. La réponse de sa femme, Clementine, est éloquente pour bruno Le Maire : « C’est parce que c’est plus difficile que tu ne peux pas refuser. »

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