CADRE SERRÉ SUR LE COL
Avec l’usage amplifié du télétravail, les regards se portent davantage sur la chemise, et ses moindres détails.
Télétravail, réunions par écran interposé restent d’actualité dans de nombreux secteurs professionnels, et s’immiscent même dans la vie familiale. Ces nouvelles habitudes ne sont pas sans impact sur la manière de se vêtir. Si la période du confinement avait dédouané le tee-shirt ou les mailles souples, tout cela n’a eu qu’un temps. Négligée au profit de sneakers rares ou de pantalons sculptés devenus, en entreprise, des éléments de différenciations hiérarchiques, la chemise tient à nouveau son rang statutaire.
un plaisir pour soi
« De plus en plus d’hommes veulent se sentir à leur aise et affirmer leur style, même chez eux ou en télétravail. C’est d’abord un plaisir pour soi. Le col de la chemise, c’est naturellement ce qui saute aux yeux. Par sa forme et son maintien, il pose une personnalité », analyse daniel lévy, spécialiste parisien de la chemise sur mesure (photo, à droite). « Même lorsqu’ils s’affranchissent du port de la cravate, ils souhaitent des cols qui se tiennent, qui ne s’avachissent pas ni ne se déforment. Pour cela, nous travaillons particulièrement la coupe et le façonnage. Un demi-centimètre peut tout changer », confirme le chemisier connu pour ses réalisations classiques, et ses créations plus originales comme le col « laurent » dont
Bernard-Henri lévy est un adepte. Cette recherche de singularité n’est pas réservée au sur-mesure. Pour preuve l’accélération du renouveau de Figaret (photo, à gauche), référence française de la chemise depuis 1968. « Nous proposons toujours 16 cols différents. Cette diversité est importante car elle signe le caractère de la chemise. Parmi nos modèles, le col Figaret, les cols cassé, américain boutonné ou italien sont les plus iconiques et les plus demandés. Pour la saison printemps-été 2022, nous avons développé un col dit large pour un effet plus statutaire, qui se tient seul et donne de la prestance », souligne Éléonore Baudry, présidente de Figaret, avec une mention pour « les modèles à mi-chemin entre une chemise et un polo ou celui à col droit, légèrement en V, porté sans cravate. »
Modèles hybrides
ils ont les faveurs de cette nouvelle clientèle, adepte de modèles hybrides, à la fois soignés et casual. Parmi eux, certains optent même à la belle saison pour des chemises sans col, qui marient raffinement et décontraction, à la manière du modèle Benny proposé par Octobre Éditions. Une désinvolture assumée, prétexte à remettre une chemise sans avoir l’air d’y toucher.