Le Figaro Magazine

CES TRÈS LOURDS IMPÔTS QUE PAIE EN FRANCE CARLOS TAVARES

Certes, le directeur général de Stellantis est très bien payé. Mais sa contributi­on fiscale est à la hauteur de ses émoluments !

- LA CHRONIQUE DE FRANÇOIS D’ORCIVAL

Le gros défaut de Carlos tavares, c’est de ne pas s’appeler Kylian Mbappé. si le directeur général de stellantis était une star du football mondial au psG, personne ne lui reprochera­it de gagner 20 ou 50 millions d’euros par an, ce serait jugé comme la récompense d’un talent hors du commun. Mais avoir été choisi comme directeur général du quatrième groupe mondial automobile basé à Amsterdam, né l’an dernier d’une fusion pour faire travailler 408 000 salariés, produire 6,1 millions de véhicules de 14 marques de constructe­urs européens, britanniqu­es et américains, et créer 156 milliards de chiffre d’affaires, dont 13 de bénéfices, ne peut pas mériter la rémunérati­on que vont contester aussi bien Emmanuel Macron que Marine Le pen. C’est dire !

Carlos tavares est un portugais venu en France, engagé comme ingénieur par renault en 1981, qu’il va quitter comme patron en 2013, avant de prendre les rênes de peugeot (psA) jusqu’à la naissance de stellantis. At-il su que son président, l’italien John Elkann, petit-fils Agnelli, et président de Fiat Chrysler avant la fusion, allait décider de fixer l’assemblée générale du groupe au 14 avril… C’est-à-dire entre les deux tours de l’élection présidenti­elle française ! Une autre date aurait-elle été arrêtée que, sans doute, la décision des administra­teurs concernant la rémunérati­on de leur directeur général, contestée par une petite majorité d’actionnair­es, n’aurait pas déclenché le même ouragan…

« Choquant, abusif, excessif, totalement déconnecté du réel… » personne n’allait dire le contraire de crainte d’ouvrir un débat dévastateu­r à un moment où les deux finalistes de notre élection présidenti­elle n’avaient qu’un but : convaincre les électeurs de Jean-Luc Mélenchon du premier tour de voter pour eux au second. En sachant que la rémunérati­on des patrons est, en France, un sujet à peu près intouchabl­e, quels que soient les efforts didactique­s déployés auprès du grand public. Le capitalism­e ne se conçoit ici que s’il est soigneusem­ent encadré et plafonné. Nous ne sommes pas aux États-Unis. il y a des années que l’on encadre les hauts salaires, que l’on a mis au point des trains successifs de mesures prévoyant contrôles et limites. Et cependant la rémunérati­on des grands patrons continue de faire scandale. Comme si l’impôt n’existait pas. Le président de la république a-t-il seulement dit que près de la moitié des gains effectivem­ent « colossaux » de Carlos tavares, en millions d’euros, serait encaissée par l’État français, parce qu’il est résident en France ? il aurait pu s’en féliciter, il n’en a pas dit un mot. L’impôt est aussi un sujet intouchabl­e.

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