FIP ET FCPI : UNE COLLECTE EN PEAU DE CHAGRIN
Respectivement lancés en 1997 et 2003, les fonds communs de placement dans l’innovation (FCPI) investis en jeunes pousses innovantes et les fonds d’investissement de proximité (FIP), finançant des entreprises non cotées en région, ont familiarisé les particuliers avec les actions non cotées. Cette première démocratisation a parfois laissé un goût amer, à cause de performances très disparates d’un gérant à l’autre et de frais trop élevés, absorbant goulûment l’avantage fiscal. La suppression de l’ISF a aussi mis un sérieux coup d’arrêt à ces fonds, dont la collecte tourne désormais autour de 350 millions d’euros par an, contre plus d’un milliard en 2017. Autre coup du sort spécifique aux FIP, les sociétés doivent désormais avoir moins de 7 ans pour être éligibles. En 2021, seuls 5 FIP ont ainsi été lancés, contre 20 en 2017, selon les chiffres de France Invest.
« Auparavant, il existait une complémentarité entre les FCPI, plus risqués, et les FIP, investis dans des PME plus matures, se souvient Xavier Le Blan, directeur de gestion chez Swen Capital Partners. La convergence des règles d’investissement entre les deux produits nous a incités à nous concentrer sur les FCPI. » Moins de produits, moins d’acteurs : ce n’est pas forcément un mal. « La taille moyenne des produits remonte, ce qui permet de mieux diversifier, explique Xavier Le Blan. Et le plafonnement des frais à 30 % du montant investi sur la durée de vie des fonds va dans le sens des investisseurs. » La réduction d’impôt sur le revenu est aujourd’hui de 25 % des sommes effectivement investies dans les actifs éligibles. Pas si mal, mais l’heure de gloire des FIP et FCPI semble passée.