BURBERRY RIME TOUJOURS AVEC PARIS
Visite incognito dans le nouveau vaisseau amiral de la marque anglaise en France.
Paris, un jour de pluie. le printemps est en fuite. idéal pour faire un tour chez Burberry. la griffe anglaise vient justement d’ouvrir une nouvelle boutique au coin des rues Cambon et Saint-Honoré, imaginée en collaboration avec l’architecte vincenzo de Cotiis. la curiosité pousse à dépasser les grilles de fer forgé décorées d’un motif reprenant les initiales du fondateur, thomas Burberry. d’autant plus que sur la pâte de serrage de la manche de mon imperméable, un bouton est cassé. Serait-il possible de le remplacer ? Cet imper, il y a plus de vingt ans que je le porte. le modèle droit, beige. Un classique. Michel déon relevait le col du sien, à l’écran lino ventura le portait sur l’épaule, façon Frank Sinatra. Après une attente raisonnable sur le coin du pavé, il est permis d’entrer. la première impression est lumineuse. le contraste entre la clarté de la boutique et le ciel de flanelle sur la ville morose est intense. Avec une décontraction souriante, un jeune homme svelte, en tee-shirt noir et sneakers, me dirige vers le premier étage dévolu au vestiaire masculin. Beige, blanc, noir, rouge : le décor évoque avec subtilité la doublure de mon imper usé. le sol à damier remémore celui des cuisines des belles maisons victoriennes de Belgravia. loin de m’éconduire, avec ma vieille gabardine dont il remarque l’étiquette ornée du vieux blason, le jeune homme me conduit à un espace épuré, moderne, scindé par une cloison carrelée, à la manière du métro de londres. d’un côté, les pièces phares des derniers défilés. de l’autre, des modèles plus classiques.
plaire aussi aux plus jeunes
depuis son arrivée chez Burberry en 2018, riccardo tisci s’est appliqué à redonner à la vénérable enseigne britannique un caractère désirable aux yeux de toutes les générations. Cela signifie bien sûr un travail audacieux pour plaire aux plus jeunes, partout dans le monde, mais cela signifie aussi une démarche cohérente et réfléchie pour ne pas couper la marque de ses racines et d’une clientèle traditionnelle. Me laissant jeter un oeil librement aux trench-coats, le jeune homme s’éclipse, puis revient avec plusieurs paires de boutons qu’il glisse dans une enveloppe délicatement siglée. il ne me demande rien d’autre, m’expliquant que chaque client de la maison est bienvenu et qu’il est de son devoir de prendre soin de tout article réalisé par Burberry. en sortant, je serre l’enveloppe dans ma poche comme un précieux sésame.