“À Matignon, on ne gère pas un club de vacances
Jean Castex
C’était quatre jours avant sa démission. Les jardins de Matignon étaient baignés de soleil. Jean Castex connaissait le nom de celle qui devait lui succéder mais restait mystérieux sur son identité. En revanche, il revenait volontiers sur ses deux années rue de Varenne, s’inscrivant en faux contre les commentateurs qui expliquaient qu’il n’avait été qu’un collaborateur du président de la république. « À Matignon, on ne gère pas un club de vacances, mais les affaires de l’État. Il faut que ça marche. » Comme disait sa grand-mère : « Tu n’es pas là pour faire l’intéressant ! » En revanche, pour que ça marche, il faut passer du temps en amont des décisions à discuter, à tenter de convaincre Emmanuel Macron. « C’est un phénomène itératif permanent. » Où il lui est arrivé, sans que cela ne se sache, d’emporter le morceau.
Autres moments discrets, ses visites dans certains quartiers difficiles notamment la nuit sans médias. Jean Castex a pris en main directement la politique de la ville. il voulait s’assurer, notamment, que les forces de police pouvaient aller partout, dans tous les quartiers. Celui que personne ne connaissait quand il a pris ses quartiers à Matignon est parti, « triste » bien sûr, mais l’esprit tranquille, avec le sentiment de la mission accomplie. Entendre les mêmes commentateurs dire qu’Emmanuel Macron cherchait son « Castex de gauche » ou « un Castex au féminin » le laisse pourtant insensible. Même s’il n’a rien oublié de ce qu’il a traversé. Mais comme il disait à ses équipes : « Ne vous laissez pas enivrer comme vous ne vous êtes pas laissé, abattre avant. »