Ils combattent en mer, sur terre et dans les airs
Il existe sept commandos marine (700 hommes) sur un total de 2 600 fusiliers marins. Cinq d’entre eux sont des commandos d’assaut, dits historiques : Hubert, Jaubert, Montfort, Penfentenyo et Trépel. Deux autres, Kieffer et Ponchardier, sont des commandos d’appui. Tous leurs membres sont les héritiers des 177 volontaires des FFL (Forces françaises libres) formés en Grande-Bretagne pendant la Seconde Guerre mondiale et débarqués sur les plages de Normandie le 6 juin 1944. En hommage à ces glorieux anciens, les commandos marine portent toujours le béret (vert) à l’anglaise, soit l’écusson du côté gauche, contrairement au reste de l’armée française. Six de ces unités sont basées à Lorient (Morbihan). Seul le commando Hubert est stationné à Saint-Mandrier-sur Mer (Var), non loin de Toulon. Spécialités communes à tous les commandos d’assaut : interventions au large (contreterrorisme, antipiraterie ou lutte contre le narcotrafic), manoeuvres de la mer vers la terre (infiltration discrète sur une côte afin de sécuriser une zone ou de traiter une cible précise), opérations derrière les lignes (recueil de renseignement et neutralisation d’objectifs, en tant que l’une des trois composantes des forces spéciales, dont ils font partie depuis 1992). Mais la spécificité du commando Hubert (du nom du sous-lieutenant Augustin Hubert, tué à Ouistreham le 6 juin 1944) est de savoir et de pouvoir évoluer en milieu subaquatique, à partir d’un sous-marin, d’un navire de la Royale ou même après parachutage d’un aéronef en tenue de plongée. Triés sur le volet, ses nageurs de combat sont entraînés pour pénétrer furtivement dans un port et y mener une action contre un bâtiment ennemi ou une infrastructure maritime (destruction par explosif, sabotage, pose de balises).
Peu de pays au monde sont en mesure d’aligner des combattants aussi polyvalents, capables d’être projetés dans les trois dimensions pour frapper vite et fort. « On les compare aux SEALs (Sea, Air, Land) américains ou aux SBS (Special Boat Service) britanniques, note le contre-amiral Pierre de Briançon, mais pour être tout à fait exact, c’est aux meilleures équipes des SEALs ou des SBS qu’il faut les comparer pour retrouver le même niveau d’exigence et d’excellence. » Pas de fausse modestie : le commando Hubert, c’est l’élite de l’élite.