SANDRINE AU PAYS DES MERVEILLES
Le 26 août, « Sardine Ruisseau », compte Twitter parodique de Sandrine Rousseau, a dépassé le compte officiel de l’élue. La députée en fut surprise, émue, froissée ; elle se plaignit. Mais ce succès est-il indu ? La dame n’a-t-elle pas mérité d’être ainsi moquée ? Rappelons que lors d’un de ses sermons passés, soeur Sandrine a déclaré sans détour : « Le monde crève de trop de rationalité, je préfère des femmes qui jettent des sorts aux hommes qui construisent des EPR. »
Ce type de proposition est une merveille du genre. Du genre « autocontradictoire », puisqu’elle aboutit au contraire même de ce qu’elle prétend énoncer. Si la rationalité est le mal dont le monde crève, il serait délirant de l’utiliser pour s’exprimer. De se conformer à la logique dans un discours articulé. De chercher à convaincre par le biais d’arguments rigoureusement agencés. On touche ici du doigt la limite de l’un des dogmes de « l’éco-woko-féminisme » selon lequel le « logos », donc la « ratio », serait l’un des instruments du Malin ; du Mal dont le mâle ne serait que l’autre nom. Baptisée « phallogocentrisme » par les lettrés, cette domination viriliste de la « ratio » serait le moteur de l’histoire d’une civilisation prédatrice vouée à l’effondrement. Il conviendrait donc de s’en débarrasser. Pourquoi pas ? Mais cela suppose des conversions radicales. Que Mme Rousseau souhaite devenir chamane, marabout ou sorcière jeteuse de sorts, soit. Mais qu’elle le devienne vraiment ! Et cesse d’encombrer la parole publique pour se consacrer à la confection de philtres et à l’usage de maléfices.