Ces marques nées au bord de la mer
Figaret, Mr Marvis, Façonnable… Prisées des urbains, ces trois maisons trouvent pourtant leurs origines sur les côtes françaises.
Figaret, le chic de Biarritz (1)
Si Figaret s’est fait une place de choix dans la garde-robe des élégants citadins avec ses chemises impeccables, ses racines ne sont pas forcément des plus connues. En 1968, « pendant que certains montaient des barricades ou demandaient l’impossible » (selon le site internet de la griffe), Alain Figaret lançait sa marque de chemises loin des pavés parisiens et de Mai 68 : à Biarritz, face à l’océan Atlantique. Il y vend alors ses liquettes, mais aussi costumes et cravates. Rapidement, le succès dépasse les frontières du Pays basque. La maison s’installe alors à Paris, rue de la Paix (elle y possède toujours une boutique), puis dans le reste de la France et à l’étranger. Longtemps restée une affaire familiale tenue par Alain Figaret et sa femme, elle tombe en 2017 dans l’escarcelle du fonds d’investissement français Experienced Capital Partners et devient simplement Figaret, désormais référence du segment du prêt-à-porter haut de gamme masculin. Et ses racines biarrotes ? Si la marque compte encore une boutique dans sa ville natale, son logo indique désormais, comme origine, Paris. Reste que l’élégance un peu désinvolte de ses chemises vient sans nul doute de sa source marine.
Mr Marvis, l’aura de la French riviera (2)
Aussi étonnant que cela puisse paraître, Mr Marvis, la marque néerlandaise qui s’est fait un nom grâce à ses chinos et bermudas, a des origines… françaises. C’est en passant ses étés dans le sud de la France que Steven Vrendenbarg, son fondateur, a l’idée de créer le short idéal. « Chaque année, à l’approche de l’été que je passe sur la Côte d’Azur, je courais les boutiques pour dénicher le bon short, raconte-t-il. Mais à chaque fois que je finissais par trouver mon bonheur, la marque changeait, la saison d’après, les détails que j’appréciais. D’où l’idée d’inventer le modèle à la coupe parfaite qui ne bougerait pas, disponible tout le temps dans un grand nombre de couleurs. » Après deux ans de tests et de prototypes, l’entrepreneur trouve la formule et met notamment au point une poche secrète, zippée, dissimulée dans la poche droite. Depuis, Mr Marvis a rallongé l’ourlet pour étoffer son dressing de pantalons chino, de Coolerdays en coton, de modèles en flanelle, et dès cet hiver, en velours côtelé. Signe que nos côtes inspirent par-delà les frontières.
FaçonnaBle, l’esprit de nice (3)
En 1950, Jean Goldberg, né dans une famille de maîtres tailleurs originaires d’Europe de l’Est, ouvre son atelier rue Paradis, à Nice, à deux pas du Ruhl. Ses talents de façonnier lui valent la visite, lors du Festival de Cannes, des stars du septième art, tels Burt Lancaster, Robert Mitchum et Cary Grant. Une décennie plus tard, en 1961, son fils, Albert, rejoint la boutique paternelle qu’il renomme Façonnable. Dans la foulée, sont lancées ses premières collections sous influence du sportswear américain (dont il raffole depuis qu’il a découvert Brooks Brothers lors d’un voyage outre-Atlantique) et teintées de ce je-ne-sais-quoi indéniablement French Riviera. Le dressing représente alors parfaitement le style français emblématique des années 1960 : chemises en coton, pulls bicolores, chinos et autres tee-shirts de sport empruntant aux tenues traditionnelles des pêcheurs niçois. Devenue essentielle du vestiaire BCBG, sur la Côte comme à Paris, dans les années 1980, la marque connaît ensuite des hauts et des bas et se perd peu à peu. Mais ces derniers temps, elle entame un retour aux sources et remet au goût du jour son chic décontracté, contemporain, avec, toujours, cette identité venue de la Côte d’Azur.