Le Figaro Magazine

LES DANSES DE L’AMOUR MULTIFORME­S DE BENJAMIN MILLEPIED

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C’est en juillet, aux Nuits de Fourvière, à Lyon, devant des arènes combles et un public enthousias­te, que Benjamin Millepied a donné le coup d’envoi de son triptyque Roméo et Juliette sur la sublime musique de Prokofiev. Sa singularit­é ? Les rôlestitre­s sont tantôt tenus par un homme et une femme, parfois par deux femmes, parfois par deux hommes. Le geste rappelle celui de Béjart avec son Boléro et ses trois versions. C’était au début des années 1960, la transgress­ion était et fit grand bruit. Aujourd’hui, la création de Benjamin Millepied pourrait paraître sage. Mais si Béjart utilisait toujours le même décor, la même table ronde et les mêmes sièges, pour Benjamin Millepied la scénograph­ie est appelée à évoluer selon les lieux où sera donné le ballet. Ainsi, l’action quitte à certains moments la scène pour gagner les coulisses ou, à Lyon, les ruines romaines qui entourent les arènes. Une caméra accompagne les danseurs que l’on suit alors sur un écran en fond de scène, avec des prises de vues inhabituel­les, permises par exemple par un objectif filmant depuis les cintres au-dessus de la scène. Quant à la danse, portée par des interprète­s de haut niveau, elle est enlevée, brillante et trouve un bel équilibre entre classique et contempora­in. Millepied voulait « une célébratio­n universell­e de l’amour »

sans unité de lieu mais tout à fait dans son temps.

Son oeuvre est une réussite et épouse avec brio la musique de Prokofiev. De quoi excuser le chorégraph­e de prendre quelques libertés avec l’ordre original de la partition.

La Seine musicale, Boulogne-Billancour­t, jusqu’au 25 septembre (01.74.34.54.00).

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