AU FIL DE L’EAU

★★★ Roman fleuve, de Philibert Humm, Éditions des Équateurs, 286 p., 19 €.

En 2019, Philibert Humm avait écrit, avec son compère Pierre Adrian, Le Tour de la France par deux enfants d’aujourd’hui. Deux ans plus tard, toujours avec le même, il a levé le coude à de nombreuses reprises pour proposer La Micheline. Tournée des bars de France. Adrian vient de sortir le plus beau roman de la rentrée (Que reviennent ceux qui sont loin), Humm sort le plus drôle, en plus il s’agit de son premier. Cette foisci, c’est avec un autre Adrian, Samuel, et un troisième larron, François Waquet, qu’il a décidé de repartir explorer une partie du pays, plus exactement la Seine. Sur un canoé équipé d’un mât de fortune, qui aurait appartenu à Véronique Sanson. Humm manque s’évanouir lorsqu’il réalise que Waquet a des chaussures bateau, dont il déteste l’odeur après la sudation. Waquet, d’ailleurs, est un cas : il « n’est pas un aventurier en tant que tel. Il a pu lui arriver de brûler des feux rouges à vélo et, par deux fois, il a gravi la dune du Pilat, mais d’une manière générale la prise de risque n’est pas son fort ». La fine équipe quitte Paris. Passé Mantes-la-Jolie, c’est l’aventure : « Jusqu’à ce jour, messieurs, nous étions en terra cognita. Après Mantes, il ne sera plus temps de renoncer. Les territoires que nous allons désormais traverser ne figurent pas sur les cartes de la

RATP. » Le périple sera mouvementé : les trois hommes sont des bras cassés, le contraire de Sylvain Tesson. Lequel les retrouve lors d’une étape pour leur offrir un plein panier de victuailles. Et c’est reparti. Humm raconte tout cela de manière désopilante, dit « Tut tut ! » et « Ça, par exemple ! » Sapristi, son récit est truculent. D’ailleurs, un livre qui commence par « À mon oncle Agathe » peut-il être mauvais ?