Le budget des copropriétés mis à mAL pAr LA fLAmbée du coût de L’énergie
Les dépenses de gaz et d’électricité s’envolent. Les syndics doivent piocher dans la trésorerie de l’immeuble pour y faire face. Des impayés commencent à poindre.
La flambée de l’énergie plombe déjà les charges de copropriété. Ces derniers mois, les immeubles chauffés au gaz ou au fioul ont vu leurs factures s’envoler – le prix du gaz a été multiplié par sept depuis 2020 – atteignant environ 170 €/MWh – et ce malgré les protections tarifaires dont elles bénéficient. « Les copropriétés profitent bien d’un bouclier qui limite la hausse, mais elles doivent tout de même avancer l’argent », raconte Olivier Safar, syndic et président de la commission copropriété au sein du syndicat Unis. Les immeubles chauffés au gaz ont ainsi vu leur budget chauffage bondir de près de « 35 % en quelques mois », fait valoir Olivier Safar. Et davantage encore pour les clients de fournisseurs alternatifs, lâchés en rase campagne par leurs distributeurs, et qui ont dû rejoindre Engie sur le tard, aux tarifs du marché. La facture est aussi salée pour les quelques immeubles chauffés collectivement à l’électricité. Ils n’ont eu aucune protection tarifaire, contrairement aux particuliers. Pour faire face à ces dépenses imprévues, beaucoup de copropriétés ont dû piocher dans leurs réserves – fonds de roulement, fonds travaux… D’autres ont dû relever le budget annuel, seul moyen d’augmenter les charges et assurer le paiement des factures. Les dépenses de chauffage pèsent habituellement 30 % du budget d’une copropriété. Désormais, c’est plus de 50 %. Résultat : les syndics commencent à voir monter les impayés. « Ce n’est pas une vague énorme, mais c’est là », constate Rachid Laaraj, à la tête du courtier en syndic Syneval. L’automne arrive et la question du chauffage va devenir encore plus pressante. La question de la réduction de la température à 19° à l’intérieur des appartements va se poser, tout comme la limitation de la période de chauffe. Mais ces décisions, très efficaces en matière d’économie d’énergie, et que le syndic peut appliquer après accord du conseil syndical, sont aussi rarement populaires auprès des copropriétaires frileux. Ce qui augure d’assemblées générales houleuses cet hiver.